Depuis le 9 janvier 2018, un mouvement de grève reconductible est suivi par 80% des factrices facteurs du bureau de Crimée à Rennes. Ils ont été rejoints dans la lutte par de nombreux collègues du département, notamment les facteurs de Janzé, Rennes Colombier et Rennes Le Gast. À l’occasion de son congrès national de Rennes, le SNES-FSU a accueilli les factrices et facteurs du bureau de Crimée.

L’action des factrices et facteurs fait suite au projet de réorganisation que La Poste veut imposer aux différents centres courriers rennais au fil de l’année 2018. Le bureau de Rennes Crimée devait être le premier à subir ce bouleversement des conditions de travail. Les trois principaux points de discorde sont l’évaluation de la charge de travail, la mise en place de tournées avec « pause méridienne » et de « tournées sacoche ».

Ce bouleversement des organisations de travail remet en cause, à terme, l’existence même du métier de facteur, et le service postal de proximité. Les conséquences sont en effet importantes pour les facteurs, avec une diminution de l’ordre de 20% du nombre de tournées et donc d’emplois, un changement drastique des horaires et des conditions de travail, une baisse de pouvoir d’achat (paradoxalement aux efforts imposés par ces nouvelles organisations de travail), et une perte de sens du métier.

Le combat de ces salarié-e-s témoigne de la dégradation des conditions d’exercice de ceux et celles qui exercent des missions de service public et de la volonté de résister aux logiques libérales que le gouvernement entend appliquer à toute la société : supprimer des postes et développer le recours au contrat, au détriment du statut. Ces mesures sont, une fois de plus, symptomatiques de l’entreprise de destruction de notre modèle social. La rentabilité et la concurrence, érigées en leitmotiv, forment un filtre libéral au mépris du rôle que jouent les agents du service public pour la cohésion sociale et au mépris du sens des métiers.

Dans ce contexte, le combat des postiers rennais rappelle combien le rôle des organisations syndicales est primordial pour dénoncer ce libéralisme autoritaire et ces pratiques non démocratiques.

À l’occasion de son congrès national de Rennes, le SNES-FSU a accueilli les factrices et facteurs du bureau de Crimée. Afin de les aider à poursuivre la lutte pour la défense de leur métier de facteur et d’un service public de qualité, le SNES-FSU, particulièrement sensible à ce combat, leur a adressé son soutien moral et financier : 5 000 euros ont d’ores et déjà été récoltés auprès des militant-e-s et la collecte se poursuivra.

Les dons par chèque pour la caisse de grève des postiers et postières sont à  libeller à l’ordre de CGT-FAPT 35 ou Sud-PTT 35. Vous pouvez aussi donner en ligne sur : www.lalettredesfacteurs.com