Les premières informations concernant le nombre de grévistes dans Pôle Emploi, le 5 janvier 2009 viennent de nous parvenir.

En l’état de nos remontées des régions, la grève nationale est suivie par 30% du personnel de l’ex-ANPE et par plus de 15% du personnel de l’ex-ASSEDIC.

Au moins 170 sites sont fermés : +134 ex-ANPE – 34 ex-ASSEDIC.

Cette première grève marquant le jour « officiel » d’ouverture de Pôle Emploi démontre le mécontentement profond du personnel.

Cette première grève de l’ensemble du personnel des deux institutions, à l’appel de 5 Organisations Syndicales (SNU, CGT, SUD, FO, SNAP), a atteint un niveau de mobilisation significatif.

Elle contredit la campagne de presse de la Direction et du gouvernement qui veulent à tout prix faire passer le message que Pôle Emploi apporte un plus pour les usagers.

Dans les faits, nous vivons concrètement sur le terrain une dégradation du service rendu aux usagers, associée à des conditions de travail de plus en plus difficiles :

- les réseaux sont surchargés
- les informations ne sont pas partagées

- l’accès aux réseaux est de plus en plus aléatoire, difficile et coûteux pour les usagers.

- Toutes demandes précises ou compléments de dossier sont renvoyés sur des accueils éclatés et le retour aux sites séparés

Au final, Pôle Emploi, ce sont plus de 60 000 dossiers de demande d’indemnisations en souffrance et « l’offre raisonnable d’emploi » pour le retour à l’emploi dans des conditions de plus en plus répressives pour les chômeurs, dans un contexte de crise économique violente.

Cet après-midi à 15 heures, les syndicats appelant à la grève sont reçus au siège de Pôle Emploi par le Directeur Général, Christian Charpy.

Pour le SNU, contacts téléphoniques :

Noël Daucé 06 81 64 58 98

Véronique Pasty 06 10 17 63 79

Catherine Madec 06 30 33 12 67

Anne Bérard 06 21 77 37 28


Communiqué d’appel

64000 demandeurs d’emploi supplémentaires ont été enregistrés par l’ANPE en catégorie 1 en novembre 2008, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits dans cette catégorie franchissant pour le deuxième mois consécutif la barre symbolique des deux millions ce qui porte à 8,5% l’augmentation moyenne de la demande d’emploi en un an.

C’est dans ce contexte que devrait s’ouvrir au public Pôle emploi, conçu dans l’hypothèse d’une poursuite de la baisse du chômage consécutive aux nombreux départs à la retraite et sans que soit anticipé sur ses effectifs ni sur son offre de service, les effets pourtant prévisibles de la crise actuelle. Contrairement aux promesses gouvernementales le nombre de demandeurs d’emploi suivi par chaque conseiller est en augmentation, abrégeant les durées d’entretien et les possibilités d’un véritable bilan et d’un véritable appui à la recherche d’emploi. L’actuelle politique de l’emploi et notamment l’application de la loi « droits et devoirs des demandeurs d’emploi » (offre raisonnable d’emploi et fin de la dispense de recherche d’emploi) qui postulent un « volontariat du chômage », à contre-courant du constat des nombreux plans de licenciement, et de la précarité des emplois proposés, aggravent les conditions de réception de ces demandeurs d’emploi.

Pour le SNU, tous les demandeurs d’emploi devraient être indemnisés afin de mener leur recherche d’emploi dans des conditions décentes. En décidant d’une baisse des cotisations d’assurance chômage dans six mois, les négociateurs, ne se sont pas orientés vers cette solution et n’ont pas pris la mesure de la gravité des enjeux. Le chômage récurrent de plus en plus fréquent restera mal indemnisé, les jeunes seront largement exclus des dispositifs envisagés.

Nous exigeons une augmentation immédiate des effectifs permanents de Pôle emploi, proportionnelle aux charges réelles de cette institution et à l’augmentation de la demande d’emploi.

Nous demandons également une meilleure prise en compte des usagers, de leur situation et de leurs besoins, notamment en terme de condition de réception.

Nous nous opposons à leur mise à distance par le moyen de plateformes téléphoniques.

Nous exigeons un coup d’arrêt à la dégradation de nos conditions de travail et une prise en considération de nos métiers et une reconnaissance de nos qualifications.

L’appel à la grève du 5 janvier, jour de démarrage officiel de Pôle emploi, par 5 organisations syndicales prend tout son sens dans ce contexte.

Nous exigeons un vrai plan d’urgence pour la sauvegarde et le développement des emplois et de la formation professionnelle et des moyens équivalents à ceux consacrés au sauvetage des banques.