Communiqué de presse de la FSU
Les Lilas, le 28 octobre 2011
Un point commun a réuni les participants au sommet européen : le choix d’une austérité généralisée qui organise la récession et la remise en cause de l’Etat social. Lors de son intervention télévisée du 27 octobre, le Président de la République a distribué les bons et mauvais points aux différents pays européens tout en prétendant que la situation est moins pire en France. Pourtant dans notre pays le pouvoir d’achat des salariés régresse, le chômage et la pauvreté explosent, les retraités sont de plus en plus en situation de précarité, les inégalités s’accroissent et les services publics sont de moins en moins en mesure d’y faire face. 150 000 postes ont été supprimés dans la Fonction publique, et depuis deux années les salaires des fonctionnaires sont gelés ce dont le Président s’est félicité à maintes reprises ! Pour la FSU, effectivement « le travail n’est pas un gros mot » et l’Etat devrait montrer l’exemple en recrutant les personnels nécessaires au bon fonctionnement des services publics.
Les incantations présidentielles sur la « moralisation du système bancaire », sur une « économie de marché plus équilibrée » ne suffiront pas pour sortir réellement l’Europe de la crise économique et financière. Or, les gouvernements refusent de mettre en œuvre des solutions différentes en cherchant de nouvelles recettes par une redistribution des richesses : niches fiscales et sociales, réforme de la fiscalité, taxation des banques et des entreprises qui font des bénéfices non redistribués, fiscalité écologique…« Faire son devoir » serait de permettre la relance de l’économie en revalorisant les salaires et en s’attachant à faire de l’emploi une priorité. L’enjeu, devant les chiffres désastreux du chômage de septembre notamment pour les jeunes et les seniors, n’est pas « travailler plus » mais travailler tous ! Et ce ne sont certainement pas les heures supplémentaires qui remplissent cette fonction.
Le Président de la République poursuit la remise en cause du modèle social français. Il cherche à opposer les français les uns aux autres pour tenter de défendre ses choix en mentant délibérément : dire que les fonctionnaires ne sont pas impactés par la crise, c’est mentir ; dire que les enseignants sont aujourd’hui mieux payés et « plus formés », c’est mentir encore !
A la suite de ce sommet européen, le gouvernement annonce un nouveau plan d’économie de 6 à 8 milliards en poursuivant dans la logique de réduction des dépenses de l’Etat et en continuant de demander des efforts aux seuls salariés. Il fait voler en éclats l’hypothèse de croissance irréaliste (passage de 1.75% à 1%) sur laquelle le projet de budget de l’État -en baisse en volume de 4% pour l’ensemble des exercices 2011 2012- a pourtant été bâti… Et la Fonction publique reste la cible principale ! Or, à force de diminuer la dépense publique, de refuser tout investissement d’avenir, on s’interdit de préparer un avenir aux futures générations. La FSU propose aux agents de la Fonction publique, avec l’ensemble des salariés, des jeunes et des chômeurs de se saisir de ces débats et d’agir pour construire les alternatives à la crise permettant réellement plus de justice sociale et de progrès pour tous.