Vincenzo Vecchi, militant altermondialiste et antifasciste italien réfugié à Rochefort en Terre (56) depuis 11 ans. Il avait participé en 2001 au contre sommet du G8 à Gênes avec au moins 300 000 autres manifestant.es. Il fait partie de ce qu’on appelle les « 10 de Gênes », condamnés à de lourdes peines, de 8 à 15 ans de prison, pour avoir manifesté.

En 2019 Vincenzo a été arrêté et emprisonné à Rennes après qu’un mandat d’arrêt européen ait été lancé à son encontre par l’État italien. Les cours d’appel de Rennes et Angers se sont prononcées contre son renvoi en Italie et Vincenzo a été libéré. Mais le Procureur général a renvoyé en cassation qui a demandé un avis à la Cour de Justice de l’Union Européenne ( CJUE ).

Dans son arrêt le 14 Juillet 2022 celle-ci a ordonné à la Cour de cassation de remettre Vincenzo à l’État italien pour y purger une peine de 10 ans de prison, 21 ans après les faits !

La loi italienne à l’origine de la condamnation de Vincenzo et de ses camarades est une loi mussolinienne qui n’a pas d’équivalent en France. La décision de la Cour de Justice de l’Union Européenne faisant jurisprudence, de facto la procédure du Mandat d’Arrêt Européen devient automatique et purement administrative, privant les juges de toute forme d’instruction détaillée et la défense de faire valoir ses droits.

Cette décision extrêmement grave est contraire à la tradition de notre droit hexagonal et elle entérine une jurisprudence dangereuse, fondamentalement contraire aux droits de l’homme. Les règles de collaboration européenne ne peuvent être considérées comme supérieures aux principes fondamentaux du droit. La Cour de cassation doit rendre sa décision le 11 Octobre 2022 ; le sort de Vincenzo Vecchi est aujourd’hui entre les mains de celle-ci.

La FSU Bretagne, résolument engagée contre la criminalisation des mouvements sociaux, soutient le comité Vincenzo Vecchi.

Présente à la manifestation du samedi 24 septembre à Nantes, la FSU Bretagne a fait la déclaration suivante – orateur Jean-Yves BELLEC (texte de l’allocution téléchargeable ici)

« La FSU Régionale Bretagne, les sections d’Ille-et-Vilaine, des Côtes d’Armor, du Finistère et du Morbihan, comme la FSU Nationale, ont toujours marqué leur refus de toute criminalisation des actions militantes.

Pourtant, dans le contexte actuel de droitisation du débat public (droitisation à laquelle certaines lignes éditoriales de grands médias publics se conforment hélas de plus en plus) et de la menace fascisante bien réelle chez nos voisins italiens comme chez nous, les autorités n’hésitent plus aujourd’hui à traiter n’importe quel banal exercice du droit syndical – et a fortiori des mouvements de contestation d’ampleur du type Gênes 2001, Gilets jaunes, ou autres – comme des manifestations de rébellion ! Ces manifestations sont considérées de plus en plus comme des actions criminelles !

Cela doit faire l’objet de notre vigilance mais aussi nous rendre attentif.ves et solidaires des militantes et militants mis en cause, comme c’est le cas de Vincenzo Vecchi.

La FSU Bretagne n’acceptera jamais la criminalisation des actions des mouvements sociaux !

La FSU Bretagne refuse que nos droits fondamentaux de s’exprimer, de manifester, de se défendre, soient bafoués par la décision de la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) concernant l’affaire Vincenzo Vecchi, qui rendrait, de fait, le Mandat d’Arrêt Européen (MAE) applicable partout en Europe sans aucune possibilité de défense.

La FSU Bretagne refuse l’application d’une loi faciste (à l’origine de la situation actuelle de Vincenzo) en Europe !

La FSU Bretagne soutient donc avec force Vincenzo Vecchi et son comité de soutien et demande à la Cour de Cassation de ne pas obéir à l’injonction de la Cour de Justice Européenne de remettre Vincenzo à l’Italie.

LIBERTÉ TOTALE ET DÉFINITIVE POUR VINCENZO VECCHI ! »

 

Pour soutenir le Comité Vincenzo Vecchi toutes les informations ici : https://www.comite-soutien-vincenzo.org/