Le Conseil d’administration de Pôle emploi a approuvé hier à l’unanimité moins 2 abstentions « la généralisation des équipes dédiées au contrôle de la recherche d’emploi et des chômeurs », expérimentée au préalable dans trois régions (la FSU étant exclue de ce conseil d’administration).
200 conseillers changeront de métiers en devenant des agents affectés au contrôle en permanence.
C’est une très mauvaise décision, à l’heure où le chômage ne cesse de croître.
Les conditions de travail de l’ensemble du personnel se dégradant, les missions de service public de Pôle emploi devraient se démultiplier et se diversifier dans l’aide à la recherche d’emploi, à l’orientation, à la formation professionnelle…
Il ne s’agit pas de nier la nécessité d’un contrôle de la fraude réelle, par exemple de systèmes « mafieux » organisés.
Il est détestable en revanche qu’une fois de plus les demandeurs d’emploi soient stigmatisés de la sorte : « chômeurs fraudeurs, chômeurs tricheurs ». Alors qu’actuellement, c’est une offre d’emploi proposée pour douze chômeurs (et quelles offres !), cette focalisation est très malsaine et réenclenche la perspective d’ un retour au traitement statistique du chômage visant à la baisse artificielle des chiffres officiels du chômage.
A l’inverse, on ne voit rien sur le contrôle des entreprises qui usent de différentes exonérations de charge sans le moindre contrôle, rien sur l’effectif insuffisant des inspecteurs et contrôleurs du travail.
La FSU revendique l’arrêt de cette décision et un véritable « Grenelle de l’emploi » réunissant les organisations syndicales, patronales, les organisations de chômeurs, les responsables gouvernementaux dont l’objectif sera une mise à plat des politiques actuelles de l’emploi dans la perspective d’en construire de nouvelles réellement efficaces et juste socialement.