L’Etat et les Régions ont signé une « déclaration commune » le 12 septembre : « 15 engagements pour la croissance et pour l’emploi ».
La FSU a toujours défendu la nécessité d’améliorer la relation formation-emploi. Mais comment, « dès les prochains mois », les Régions pourraient-elles « piloter la carte des formations » ? Elles n’ont aujourd’hui pas cette compétence pour la formation initiale. Peuvent-elles « moderniser » le « service public d’orientation » (SPO) : pas davantage, pour les mêmes raisons.
Comment ce même texte peut-il ainsi s’engager sur le contenu de la future loi de décentralisation, avant même toute concertation ? Où a-t-on débattu de la « vocation » des Régions à « coordonner et à animer » le SPO, ou encore l’idée de leur confier « une compétence centrale sur le pilotage et l’animation territoriale de l’offre d’orientation tout au long de la vie » ?
L’urgence face à la grave crise économique et sociale ne saurait conduire à anticiper sur l’application d’une future loi, pas plus que, sans aucun débat, à transférer aux Régions le SPO, de surcroît sans en modifier radicalement le contenu. En effet, le « SPO » n’a du service public que le nom : il remet en cause gravement les vrais services publics encore existants, l’Education Nationale et Pôle Emploi mais aussi les Missions Locales au profit d’intérêts privés.
Le changement ne peut consister à répéter les politiques profondément ignorantes des différents métiers et des réalités. Ce ne peut pas être non plus d’imaginer que pour répondre à la dramatique montée du chômage, il suffirait de mieux orienter les flux, ou de simplement informer les jeunes et les chômeurs.
Mettre en œuvre des politiques publiques efficaces favorisant la croissance et l’emploi est une urgence, clarifier les responsabilités de l’Etat et des Régions une nécessité.
Mais pour y réussir, il faut entendre tous les partenaires sociaux. C’est ainsi que naîtra la démocratie sociale, une urgence elle aussi pour sortir notre pays de l’impasse.
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