L’intervention de la FSU ci-dessous porte sur la mission III du budget primitif 2011. Les thèmes portent sur la situation de l’emploi et la politique de formation du conseil régional.

 

Intervention de Claudine LEMASSON – FSU –

 

Alors que la Région engage une consultation dans la perspective du CPRDF au cœur de laquelle se situe la relation formation – emploi, la FSU considère qu’on ne peut faire l’impasse sur les effets de la crise d’autant qu’on peut s’attendre à une aggravation de la situation de l’emploi

En 2010, le taux de chômage est resté élevé puisque les chiffres font apparaître une augmentation de 6,9% sur un an (supérieure à la France métropolitaine de 0,4%) et concerne 182 690 bretons à fin septembre 2010. Nous notons, de plus, une augmentation importante des chômeurs longue durée (29,1%). La population des + 50 ans est la plus touchée avec une augmentation de 19,6% pour les hommes et de 18,7% pour les femmes dans la catégorie A.

Si le nombre des demandeurs d’emploi a fortement augmenté, le nombre de bénéficiaires de formation, quant à lui n’a pas suivi la même courbe. L’ensemble des dispositifs d’aide de retour à l’emploi n’a pas permis de renverser la vapeur et n’a pas contribué à stopper cette forte dégradation autour de l’emploi. Quelle réalité humaine se cache derrière ces données statistiques ?

Il faut également s’interroger sur le système organisé qui entoure la gestion de l’ensemble de ces dispositifs avec une privatisation qui donne à des officines privées des missions de type « accompagnement des demandeurs d’emploi ».

Nous devons rappeler, aussi, les conditions dans lesquelles les salariés de Pôle emploi exercent aujourd’hui leur mission de service public alors que la RGPP conduit à une réduction des effectifs. Malgré les différentes actions menées par ces personnels, rien ne bouge et les agents continuent d’exercer leur métier et d’assurer leur service dans des conditions extrêmement dégradées. Ils sont fortement exposés aux risques psychosociaux. Les demandeurs d’emploi sont régulièrement reçus par des agents qui sont eux mêmes en situation précaire : deux détresses sont ainsi en face à face, elles génèrent une forte tension sociale.

Le conseil régional se doit de prendre en compte ces réalités comme il doit mesurer les effets des stratégies des entreprises. Les nouvelles organisations du travail et une politique de performance exacerbée dans les entreprises mettent les salariés en concurrence et impactent gravement la santé des salariés bretons. Le temps partiel, bien souvent imposé, devient la règle, il sert de variable d’ajustement dans la politique RH des entreprises.

La FSU ne peut que s’étonner de certains accords de partenariat que la Région à souscrit. Ainsi, dans le cadre du plan de relance de l’économie du fait de la crise, une de ses déclinaisons en Bretagne a donné lieu à un partenariat Etat – Région – IUMM. Il finance une opération dans une vingtaine d’entreprises dans le secteur de l’automobile avec l’objectif mettre en œuvre des méthodes « LEAN ». Il s’agit d’une méthode de management qui vise à éliminer les dits « gaspillages » et, par la rationalisation du cycle de production, accroître l’efficacité et la performance des entreprises. En d’autres mots, il s’agit d’intensifier le travail et de réduire l’emploi.

La FSU espère que d’autres types d’actions que celle – ci seront proposées à l’issue des journées thématiques organisées par la Région.

La FSU ne se contentera pas de quelques objectifs chiffrés de rééquilibrages qui masqueraient, en l’acceptant, les dérives en cours.

La FSU se mobilise pour d’autres projets sociétaux. Les dispositifs de formation à promouvoir ne doivent pas s’inscrire dans une logique d’intensification du travail et de compression des salaires. Ils doivent encourager et accompagner les initiatives dans les entreprises avec un réel partenariat avec l’ensemble des salarié-es et leurs organisations syndicales. Ils doivent s’inscrire dans une réelle politique d’égalité professionnelle et sociétale F/H : les femmes paient le prix fort des choix économiques et sociaux aujourd’hui faits.


L’intervention de la FSU ci-dessous porte sur la mission IV du budget primitif 2011. Les thèmes abordés évoquent le cadre bâti des lycées, l’apprentissage et l’enseignement supérieur et la recherche.

 

Intervention de Jean Luc LE GUELLEC – FSU –

 

La FSU se retrouve dans l’avis de la commission formation sur le cadre bâti des lycées. Concernant les études programmées pour répondre à la croissance à venir du nombre de lycéens, la FSU exprime son inquiétude devant la formulation visant à « augmenter les capacités d’accueil de lycéens ». Nous serions rassurés par la réaffirmation claire de la nécessité de constructions de nouveaux lycées publics, en particulier, dans l’agglomération rennaise. Nous insistons donc, à nouveau, pour que les études préalables soient engagées sans attendre.

Concernant les débats en cours sur l’apprentissage, la FSU aura l’occasion de développer on argumentation dans le cadre de la concertation sur CPRDF. Nous interpellons sur deux idées :

- la nécessité de prendre en compte sérieusement les deux études du GREF sur les ruptures de contrat et d’élaborer un plan de lutte contre ces ruptures

- de s’interroger sur la pertinence de la stratégie qui consiste à inciter les plus jeunes (les 15, 16 et 17 ans) à sortir, via l’apprentissage, du système scolaire.

L’enseignement supérieur et la recherche vivent sous la démarche gouvernementale du Grand Emprunt et des Investissements d’Avenir. Le Vice – Président du conseil régional en charge de ce champ de responsabilité a indiqué, à la commission formation du CESER, qu’il y aura une vie après le Grand Emprunt. La FSU suggère que cette vie commence sans attendre. En effet, en fin de semaine dernière, les résultats des équipements d’excellence sélectionnés (Equipex), de la première vague, ont été connus. Ils devraient dissiper toutes les illusions. Sur les 52, trois seulement concernent la Bretagne, c’est un piètre résultat. Deux équipements d’excellence concernent la Mer à Brest (IAOOS et NAOS) et un la robotique à Rennes (ROBOTEX). D’autres vagues vont suivre, certains gardent espoir pour un Idex. La FSU insiste sur l’idée de construire, en matière d’enseignement supérieur et de recherche en Bretagne, et dans le grand ouest, une stratégie régionale de coopération qui s’émancipe de cette stratégie gouvernementale.

Dernière précision, 5 des 52 Equipex retenus portent sur les SHS, l’un d’entre eux concerne les arts. Il s’agit de l’analyse chimique des œuvres d’art : voilà où nous en sommes !


 

Extrait de l’avis du Ceser portant sur le cadre bâti des lycées

 

Programme 421 – Améliorer le cadre bâti des lycées publics
Programme 422 – Participer aux investissements immobiliers dans les établissements
privés

Sur proposition de M. Jean-Luc LE GUELLEC,

au nom de la Commission « Formations, enseignement supérieur »

1. Rappel des propositions du Président du Conseil régional

Les grands objectifs proposés par le Président du Conseil régional sont :

- un « plan énergie lycées » ;

- un patrimoine au service de la formation et des lycéens ;

- une Région, propriétaire et employeur, responsable.
Les actions liées aux dépenses d’investissement concernent :

- la déclinaison 2011 du PPI 2010-2014 ;

- les travaux imprévisibles réalisés en investissement ;

- l’aide aux investissements des villes en faveur des équipements sportifs.
Les actions liées aux dépenses de fonctionnement concernent :

- la Dotation pour les contrôles obligatoires, les travaux d’urgence et de petit entretien
(Do.CO.T.U.P.E) ;

- les dépenses obligatoires pour la gestion du patrimoine des lycées.
Les actions communes avec les départements pour les cités scolaires sont également
déclinées.
Dans le cadre de la participation aux investissements immobiliers dans les lycées privés, les
objectifs présentés sont les suivants :

- assurer la sécurité et la santé des usagers ;

- maîtriser les coûts de fonctionnement notamment les consommations énergétiques ;

- participer à la modernisation et à l’innovation pédagogique.

2. Observations sur les propositions du Président du Conseil régional

La Commission se satisfait que la Région reconnaisse que l’état du patrimoine des lycées reste
très hétérogène et que l’équité de traitement n’est pas assurée pour tous les usagers en tout
point du territoire. Elle comprend les difficultés liées aux décisions de l’Etat sur la carte
scolaire ainsi que les effets de la nouvelle réforme des lycées, en particulier les conséquences
sur les équipements de la réforme des séries technologiques industrielles. Par ailleurs, le non
respect, par le Ministre de l’écologie, de l’engagement pris d’ouvrir certaines formations dans
l’enseignement maritime, en particulier l’option plaisance, va contrarier les efforts de la
Région en faveur des lycées maritimes.
Concernant les déclinaisons du PPI pour 2011 dans les lycées, la Commission reste perplexe
sur la formulation suivante du préambule de la mission IV « la Région continuera les études
pour la création de capacités complémentaires d’accueil de lycéens dans l’agglomération
rennaise et dans le pays de Ploërmel ». La Commission souhaiterait avoir plus de visibilité
sur les montant affectés à ces études. Compte tenu de la lenteur des procédures, notre CESER
a déjà insisté sur l’urgence de les engager. L’expression « création de capacités
complémentaires d’accueil de lycéens » n’est en rien synonyme de construction de nouveaux
lycées : la Commission s’interroge donc quant au maintien d’une ambition pourtant
récemment encore affichée. Le Président du Conseil régional n’a-t-il pas lui-même indiqué
que pour faire face à la croissance démographique, ce sont au moins 20 lycées qu’il faudrait
construire en Bretagne dans les prochaines décennies ?
La Commission approuve le « plan énergie lycées » et particulièrement la priorité de
remplacer le plus rapidement possible les bâtiments précaires ou démontables, mal isolés.
Dans l’objectif « d’un patrimoine au service de la formation et des lycéens » est une nouvelle
fois précisée l’hétérogénéité des situations, contraire au principe d’équité. Mais l’existence ou
non de salles polyvalentes n’est pas signalée dans les inégalités entre les lycées.
La Commission se félicite de la prise en compte dans les travaux et dans la gestion du parc
immobilier de l’impact sur les conditions de travail et sur la santé des agents. Elle approuve
les nouveaux efforts envisagés dans ce sens.
La Région réitère son engagement pour les investissements des villes en faveur des
équipements sportifs. Renonce-t-elle, pour autant, à être à l’initiative de nouveaux
investissements si les autres collectivités locales font défaut ?

Concernant l’éco-conditionnalité du financement du PPI « privé », la Commission prend note
du fait que l’année 2011 devra permettre d’engager une nouvelle phase en mesurant, en phase
de conception, le degré d’atteinte des objectifs.

3. Avis sur les propositions du Président du Conseil régional.

La Commission propose un avis favorable.

Adopté à l’unanimité