INTERVENTION de Mme Claudine LEMASSON
Mission III
L’objectif de sécurisation des parcours professionnels est mis à mal par l’inexorable montée du chômage et de la précarité. La crise financière que nous traversons fait apparaître les failles d’un système uniquement basé sur le profit à court terme et de quelques-uns. On découvre une économie uniquement basée sur des stratégies financières mais qui règne sur l’économie mondiale.
Cette crise, engendrée par un système libéral exacerbé, impacte directement la vie des populations. Les salariés du public et du privé, les retraités, les chômeurs payent et paieront le prix fort de ces choix politiques, injustes et inefficaces en termes de pouvoir d’achat, d’emploi, de protection sociale, d’accès aux services publics.
Depuis un an, le gouvernement pousse ceux qui ont un travail à travailler plus longtemps (dé tricotage des 35h, déréglementation du contrat de travail, défiscalisation des heures supplémentaires…) au détriment de la création d’emploi. Plutôt que de faire le choix d’un investissement sur l’avenir il a laissé de côté la politique industrielle, l’innovation, la recherche et le développement des services publics.
Il en résulte, Au niveau National : 30 % de plus d’inscrits à PE en 3 ans.
Depuis 2007, près de 2 millions de chômeurs supplémentaires.
Les demandeurs d’emploi sont en hausse de près de 18 % en deux ans.
Les femmes, les jeunes et les seniors sont les plus touchés. A peine 43% des demandeurs d’emploi sont indemnisés par l’assurance chômage et pour les autres c’est minima sociaux (ASS ou RSA) ou rien.
En Bretagne, 190230 demandeurs d’emploi soit 8 % de la population active. Les femmes sont plus touchées (+ 6 % sur un an) et les plus de 50 ans + de 15%.
Derrière ces chiffres illustrant une explosion du chômage, des réalités de vie sont dramatiques :
Quotidien fait de précarité, d’inégalités, d’exploitation, de baisse de pouvoir d’achat, de peur : peur de perdre son emploi ou peur de ne plus pouvoir en retrouver un.
Pour répondre à l’urgence, Nicolas Sarkozy nous fait une grande annonce et nous informe que le gouvernement met en œuvre un vaste projet de sauvetage pour sortir du chômage en proposant, entre autre, la création de 1000 postes supplémentaires à Pôle emploi … en CDD… mais se garde bien d’informer en même temps que pôle emploi a été délesté d’environ 2000 postes titulaires depuis sa création.
Pôle emploi, issu d’une fusion mal préparée, à qui on n’a pas donné les moyens de son ambition, en est ce triste reflet.
Est-ce ce type de réponse que les citoyennes et les citoyens sont en droit d’attendre d’une réelle politique de l’emploi ? Pour la FSU, le compte n’y est pas.
Alors que la France est un des pays où les femmes représentent quasiment la moitié des salarié-es (47,5% en 2008), on constate également qu’elles sont aussi les plus touchées par le chômage, (+ 6% sur 1 an en Bretagne sur 2011), la précarité, la sous-qualification, les bas salaires, les temps partiels.
Le salaire moyen des femmes est de l’ordre de 75 % du salaire moyen des hommes.
Plusieurs lois ont été votées depuis 1972 sur le principe de l’égalité des rémunérations « à travail égal, salaire égal », mais force est de constater que les inégalités sont toujours d’actualité.
Aujourd’hui, les responsabilités familiales incombent toujours aux femmes et la représentation sociale évolue doucement.
Les enjeux sociétaux et économiques passent pourtant par cette égalité entre les femmes et hommes.
La FSU affirme que l’égalité entre les femmes et les hommes doit être une priorité pour construire, développer la société d’aujourd’hui et celle de demain en Bretagne. Elle est un des facteurs clés du développement social et économique.