Jeudi 24 novembre se sont tenus le Conseil Académique de l’Education nationale (CAEN) le matin, présidé par le recteur, puis, l’après-midi, le Comité Régional de l’Emploi de la Formation et de l’Orientation Profesionnels (CREFOP) co-présidé par le préfet de région et par la deuxième vice-Présidente, en charge de la formation professionnelle.
A leur ordre du jour, la présentation de la carte des formations professionnelles 2017.
La FSU a apprécié de manière nuancée les quelques progrès que comportent les orientations de ce projet. En revanche, elle a dénoncé avec force l’absence d’un dialogue organisé au sein par le ministère de tutelle.
A lire ci-dessous la Déclaration préalable de la FSU au CAEN et en pj l’intervention détaillée de la FSU au CREFOP.
CAEN du 24 novembre 2016 – Déclaration de la FSU
Mesdames les Vice Présidentes, Monsieur le Vice Président,
Monsieur le Recteur, Mesdames, Messieurs,
Ce CAEN doit faire le bilan de la rentrée 2016, la dernière du mandat présidentiel. Les attentes des familles et des personnels étaient fortes en 2012 et la loi de refondation pour l’école devait être un puissant levier pour replacer l’éducation au centre des priorités de la Nation. Si la FSU partage pleinement le préambule de la loi où est rappelé que « le service public d’éducation reconnaît que tous les enfants partagent la capacité d’apprendre et de progresser », elle ne peut que regretter que les personnels n’aient pas été davantage associés et écoutés pour porter cette ambition.
Alors que tous convenaient qu’une réforme en collège était nécessaire pour mieux faire entrer tous les jeunes dans les apprentissages avec une culture commune repensée et diversifiée, la ministre en refusant d’entendre les difficultés de mise en œuvre, l’absence de moyens nouveaux et la faiblesse de la formation a définitivement manqué le rendez-vous. Pire en offrant la possibilité au réseau privé confessionnel de déroger à l’organisation des nouveaux horaires, la réforme du collège a contribué à renforcer le réseau privé qui sort grand vainqueur du bilan de rentrée dans notre académie. Au final, la mixité sociale des établissements et territoires reste en panne tant les écarts sociaux entre les deux réseaux continuent de se creuser.
Et ce n’est certainement pas la fermeture de 4 collèges publics sur 2 ans qui permettra de redresser le taux de scolarisation dans le réseau public, et tout particulièrement dans le Morbihan où les collégiens du réseau privé sont désormais majoritaires.
La construction d’établissements scolaires et l’ouverture de formations nouvelles dans les lycées et les LP publics sont bien entendu des engagements forts pour l’avenir de la jeunesse comme pour le développement des territoires. C’est pourquoi Le Schéma directeur des lycées et la Carte des formations 2017 qui sont à l’ordre du jour de ce CAEN revêtent une importance toute particulière pour la FSU.
Au-delà des questions et des observations qui seront faites ici sur les différentes mesures, la FSU note avec satisfaction que les sujets sur lesquels elle n’a eu de cesse d’intervenir depuis des années trouvent ici un certain écho. Anticiper les évolutions de la démographie scolaire pour les prochaines décennies, élargir l’offre de formation sur tout le territoire afin d’offrir des perspectives de réussite à tous les jeunes et d’élever le niveau de qualification, doivent être effectivement des priorités pour l’État et pour les collectivités territoriales.
La FSU n’étonnera personne en affirmant, comme elle l’a fait dans sa contribution au futur CPRDFOP que c’est au service public d’éducation, gratuit, laïque et ouvert à tous, que doit revenir la priorité pour mener ces politiques d’avenir. Elle n’étonnera pas non plus en soulignant que nous sommes ici encore bien loin de donner aux formations professionnelles et post-bac publiques et à l’enseignement agricole public toute la place qu’ils devraient avoir.
Enfin, la FSU ne manquera pas de souligner une fois encore que le dialogue avec les personnels et leurs représentants est un élément fondamental pour apporter une connaissance fine des situations et des perspectives sur le terrain. Ainsi, par exemple, aurait-on pu discuter davantage le choix d’ouvrir sur Rennes un Bac Pro commerce déjà bien représenté sur le secteur alors que d’autres propositions d’offres tels que « Métiers de la Sécurité » pouvaient être portées, ou encore mesurer a posteriori la pertinence de la décision de diminution de capacité du BTS « Systèmes photoniques » à Lannion prise l’année dernière – le lycée Le Dantec ayant finalement dû puiser dans sa dotation horaire globale à la rentrée pour pouvoir accueillir tous les jeunes inscrits.
Quoi qu’il en soit, la FSU souhaite vivement que les orientations perceptibles cette année préfigurent un engagement plus résolu encore de l’État et de la Région en faveur du service public d’Education en Bretagne.