« Carte pluriannuelle des formations professionnelles initiales »

Intervention de Ronan OILLIC – FSU au CESER de Bretagne

La FSU se reconnaît bien dans l’avis du CESER sur la carte pluriannuelle des formations, et se satisfait de la prise en compte des formations de l’enseignement agricole dans cette carte. La FSU intervient à chaque fois sur ce sujet, en reprenant l’ambition de l’Etat au sortir de la seconde guerre mondiale « former l’homme, le travailleur et le citoyen ». Cet objectif impose de ne pas construire la carte des formations de façon purement adéquationniste.

En effet l’émancipation des jeunes passe par la possibilité de poursuivre des études pour celui ou celle qui le souhaite. Ce n’est bien souvent pas le cas pour les jeunes issu.es de CAP, par manque de places en première Bac Pro. La baisse démographique à venir devrait être l’occasion d’améliorer la situation. La FSU regrette de ne rien lire à ce sujet dans le document qui nous est transmis.

De même, la diminution du nombre de lycéen·ne·s pourrait permettre d’éviter les classes à plus de trente élèves qui existent encore dans les filières tertiaires, pour orienter certain·e·s des jeunes de ces classes vers d’autres voies en allégeant les effectifs par classe, facilitant ainsi leur réussite Nous aurions souhaité voir apparaître cette ambition dans le bordereau.

Au contraire, il est bien précisé que « toute ouverture de formation dans le cadre de l’appel à projets ne pourra intervenir que si des fermetures de formations sont proposées ». Il est nécessaire de rappeler que c’est déjà le cas depuis des années, y compris pendant toute la période de hausse démographique. Ainsi la rentrée 2024 s’était déroulé avec 600 élèves de plus en lycée professionnel qu’en 2023 sans aucune formation supplémentaire. De plus lorsque la formation proposée à l’ouverture est un CAP, le risque est grand de voir en contrepartie un Bac Pro fermé, contredisant l’objectif d’élévation du niveau de qualification des jeunes et incitant les établissements à ne pas se porter candidat.

Dans les formations dont le CREFOP souhaite conforter le recrutement figure les formations du domaine sanitaire et social. Pourtant lorsque que la FSU propose des ouvertures de sections dans ce domaine les demandes sont systématiquement refusées au prétexte de ne pas faire concurrence au réseau privé. Ainsi sur des pans entiers du territoire les jeunes qui souhaiteraient s’orienter vers cette filière dans un établissement public, gratuit et laïc n’en n’ont pas la possibilité. C’est une façon très étonnante de lutter contre le déficit d’attractivité.

Enfin l’enjeu d’attractivité de la voie professionnelle passe aussi par le développement des passerelles entre les différentes voies scolaires. Dans la réflexion sur l’élaboration de la carte des formations, il est important de permettre à des jeunes souhaitant se réorienter après une seconde générale ou professionnelle de le faire grâce à des places suffisantes en première professionnelle.

juin 2025