« Communication du rapport de la cour des comptes sur la gestion Bretagne de sa politique en faveur des lycées »

Intervention de Ronan OILLIC – FSU au CESER de Bretagne

La FSU partage l’avis du CESER sur la richesse des informations contenues dans le rapport, qui permettra d’éclairer les débats sur des sujets régulièrement abordés dans notre assemblée.

Parmi ces sujets, la démographie lycéenne occupe une place importante dans ce rapport. Bien consciente du problème de la baisse à venir de la population lycéenne, la FSU tient cependant à faire une lecture complète du document. La cour des comptes rappelle que si les effectifs vont baisser dans les dix prochaines années, c’est après avoir fortement augmenté entre 2010 et 2017. Ainsi en 2023, il y avait 118 904 lycéens en Bretagne contre 111 733 lycéens en 2010. Pour les seuls établissements publics cette évolution des effectifs s’est traduite par deux créations de lycées et la fermeture d’un lycée professionnel et d’un EREA, le nombre d’établissements restant constant. Le rapport prévoit une diminution de 6300 élèves d’ici à 2035. Cette baisse posera inévitablement des problèmes notamment dans la répartition des formations sur le territoire, mais globalement le nombre de lycéens en 2035 sera le même qu’en 2010 (voire légèrement supérieur) avec le même nombre d’établissements. C’est donc à une problématique d’équilibre géographique que devra répondre la région. Là encore la cour des comptes alerte sur des territoires avec des lycées en situation de fragilité mais aussi sur des lycées proches de la saturation, évoquant un taux d’occupation moyen des établissements publics rennais de 100% à partir de 2031-2032. Pour la FSU il est donc important de relancer le projet d’un nouvel établissement au sud de Rennes.

Dans son étude de la population lycéenne, le rapport pointe aussi les caractéristiques sociales dans les différents réseaux d’éducation. Les chiffres parlent d’eux même : 69% des boursiers sont scolarisés dans le secteur public (pour 56% de l’ensemble des élèves scolarisés), et l’IPS moyen du réseau public est en retrait de 7 à 12 points par rapport au privé selon les filières, tendance qui s’accentue depuis 2021. Force est de constater que l’importante présence d’un réseau privé se fait au détriment de la mixité sociale et la question des financements publics en faveur du séparatisme social se pose. A ce titre la cour des comptes rappelle qu’en matière d’investissement des lycées privés l’accompagnement de la région reste facultatif.

Toujours au titre des soutiens facultatifs, le rapport évoque la subvention versée au CAEC au titre de l’action pour le développement des langues de Bretagne. Si la FSU se satisfait de la révision de la convention pour instaurer une part variable et ainsi contrôler l’usage des deniers publics, elle rappelle sa position sur ce sujet : l’argent public doit aller à l’école publique.

juin 2025