Intervention de Claudine LEMASSON – FSU –
S’il est vrai qu’il y a plusieurs jeunesses, il n’en demeure pas moins que les jeunes, dans leur ensemble, sont les premières victimes du chômage de masse et de la précarité. A chaque nouvelle aggravation de la crise économique, ce sont eux qui en paient le plus lourd tribut. C’est pourquoi la FSU ne peut que se féliciter qu’une politique publique fasse de l’action envers les jeunes une priorité.
La première partie de la « Charte d’engagement pour les jeunes » fait des constats justes et des analyses pertinentes sur les mutations qui affectent les jeunes en Bretagne. Parmi ces constats, la dynamique démographique régionale en est un élément central. Au regard des compétences du conseil régional, sa capacité à anticiper la croissance à venir du nombre de jeunes à accueillir dans les lycées publics de Bretagne est, pour la FSU, un enjeu de première importance. La FSU appuie avec force, le souhait exprimé dans l’avis du CESER d’un engagement du conseil régional pour répondre en termes de capacités d’accueil à la forte augmentation du nombre de lycéens attendu dans les prochaines décennies. Cette exigence passe par l’élaboration, en concertation avec l’Etat, d’un plan pluriannuel de constructions de nouveaux lycées en Bretagne. A court terme, la saturation actuelle des lycées constatée en cette rentrée suppose d’accroître au plus vite les capacités d’accueil des lycées existants et d’engager, sans attendre, comme c’est prévu dans le PPI, les procédures pour qu’un nouveau lycée dans l’agglomération rennaise puisse effectivement ouvrir ses portes à la rentrée 2016.
Beaucoup des engagements proposés ne peuvent que recueillir l’approbation de la FSU, en particulier ceux qui portent sur le logement, le transport, la santé et l’engagement des jeunes. Quelques autres engagements suscitent de notre part interrogations et remarques.
L’engagement 23 concerne une expérimentation dans la gestion des CIO. S’il s’agit de faire en sorte qu’Etat, Région et départements s’organisent et coopèrent pour mieux assurer le fonctionnement des CIO, il n’y a pas, de la part de la FSU, d’objection. Il ne faudrait pas, pour autant, qu’une telle expérimentation serve de levier pour un processus de transfert des personnels des CIO vers les Régions. Si ce n’est pas l’intention du conseil régional certains projets de ce type existent dans les « cartons ».
L’engagement 25 porte sur la formation par voie d’apprentissage. La FSU regrette que l’idée d’augmenter le nombre d’apprentis de niveau V et IV soit mentionnée. Ce n’est ni souhaitable ni réaliste. La FSU n’approuve pas, non plus, l’idée de formation initiale commune mixte entre scolaires et apprentis. A l’occasion du débat sur le CPRDF, la FSU aura l’occasion de préciser son argumentation sur ces deux points. Concernant les engagements 31 et 32, ils sont à lier au débat qui va s’engager sur le schéma régional de l’enseignement supérieur et de la recherche. La FSU s’interroge toutefois sur le sens de la création d’une « chaire jeunesse ».
Plusieurs engagements impactent tant le fonctionnement des lycées que leurs personnels, ils portent, pour les uns, sur l’accueil en internat, y compris pendant les congés d’été et, pour les autres, sur les actions éducatives en matière de santé et de formation des délégués. Les intentions sont bonnes mais la FSU souhaite éclaircissement en particulier sur les modalités et demande qu’une concertation avec les représentants des personnels soit engagée sur ces propositions. Elles concernent les engagements 3, 5, 12 et 42.
Pour ce qui concerne l’engagement n° 10, la FSU salue l’initiative qui permet d’apporter une aide au logement supplémentaire dans le cas d’une obligation d’une double résidence dans le cursus de formation. Par contre, celle-ci ne concernerait que les apprentis. Aussi, afin de respecter l’égalité de traitement entre les jeunes bretons, la FSU souhaiterait que cette aide soient étendue à l’ensemble des dispositifs de formation concernés par cette obligation.
Malgré des divergences sur certains points de l’avis ici proposé (apprentissage, « parcours mixtes »), la FSU votera cet avis d’autant qu’ il préconise l’élaboration d’un plan pluriannuel de constructions des lycées : exigence incontournable pour l’avenir éducatif des jeunes en Bretagne.