Un énorme manque !
Intervention de Jean Luc LE GUELLEC – FSU
Il est difficile de ne pas souscrire à la plupart des engagements pour les jeunes proposés dans cette charte. Nous notons cependant quelques incohérences par rapport à d’autres documents politiques du conseil régional. Par exemple, une priorité proposée par le schéma régional de l’enseignement supérieur et de la recherche n’est pas présente dans cette charte. Il s’agit, dans le cadre de la lutte contre les déterminismes sociaux, de la volonté de faire accéder plus de jeunes aux voies générales des lycées. Peut –être s‘agit-il d’un oubli ou peut-être existe-t-il des orientations différentes, au sein de la majorité régionale, sur l’avenir du système éducatif en Bretagne ?
La FSU est surtout préoccupée par l’absence totale de référence, dans cette charte, à la nécessité de faire correspondre les capacités d’accueil des lycées publics à la forte croissance de la démographie lycéenne déjà constatée et qui sera encore plus forte dans les prochaines années. Il s’agit pourtant là d’une des compétences principales du conseil régional. Ceci nous inquiète d’autant plus que cette absence renvoie aux remarques que la FSU avait déjà formulées lors de l’examen du budget primitif 2013 et des perspectives pluriannuelles des finances régionales. Nous faisions remarquer que sur le long terme, le projet de faire baisser le financement des investissements à partir de 2016 pour qu’en 2018 il se situe légèrement au-dessus de son niveau actuel est peu compatible avec l’intégration, dans ce projet, de construction de nouveaux lycées publics.
La dernière rentrée a révélé des tensions extrêmes dans l’accueil de nouveaux lycéens dans les établissements publics, l’augmentation des effectifs par classe en seconde en est la traduction. Il n’est plus possible de différer les choix. Certes, des « ajustements » sont prévus pour faire face à l’urgence mais force est de constater un manque d’audace pour prendre ce problème à bras le corps.
Pour que la priorité donnée à la jeunesse soit crédible, la Région doit s’engager sur ce qui est son premier métier en programmant sans attendre la construction de nouveaux lycées !