CAEN 21 février 2014 – Déclaration de la FSU
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Les constats de rentrée 2013 révèlent une nouvelle fois le dynamisme démographqiue de notre Région, dont le réseau public est largement bénéficiaire. Plusieurs études confirment cette montée des effectifs scolaires jusque 2030 au moins. Si la progression des naissances est amplifiée par un solde migratoire très favorable à la région, ce sont aussi des familles toujours plus nombreuses qui se reconnaissent dans le service public d’éducation, gratuit et laïque. Rappelons pourtant que toutes les familles ne peuvent pas véritablement choisir entre les deux réseaux puisque 450 communes de l’académie ont une école privée catholique mais pas d’école publique et que des élèves en fin de troisième ne peuvent pas être inscrits faute de place dans un lycée public de secteur. Des réponses urgentes sont attendues des collectivités locales et territoriales pour construire des écoles et des établissements publics de proximité.
Les moyens de l’État sont tout autant nécessaires pour accompagner les impératifs démographiques et écarter toute tentative de redéploiement entre territoires. La FSU dénonce le choix qui a été fait de retirer des emplois de Professeurs des écoles dans 3 départements pour préparer la rentrée 2014 en I’lle et Vilaine.
L’investissement public, en équipements ou en offres de formation, ont indiscutablement leurs effets sur le dynamisme des territoires. L’accès des futures générations aux diplômes et aux qualifications, particulièrement ceux du post-bac, reste un levier majeur de la promotion sociale et économique de la Région.
Pour la FSU, cet objectif impose un réseau d’établissements publics structurés sur l’ensemble du territoire, à proximité des populations en permettant une scolarisation avant 3 ans et avec l’objectif de faire accéder le plus grand nombre à un baccalauréat professionnel, technologique ou général. La proposition de la FSU de porter la scolarité obligatoire à 18 ans s’inscrit dans cet objectif afin d’accroître l’accès des jeunes aux études supérieures. De ce point de vue, la création d’un BTS maritime à St Malo est une très bonne décision, le Snetap FSU s’est fortement mobilisé pour y aboutir. Ainsi, la nécessité de l’élévation des qualifications fait son chemin sur l’ensemble des champs professionnels.
Alors que le volet social du Pacte d’avenir pour la Bretagne semble se dessiner, la FSU agit pour que les services publics soient mobilisés auprès des populations, et particulièrement auprès de celles éprouvées durablement par le chômage. Au-delà de la réponse à l’urgence, il convient de s’inscrire dans une démarche d’anticipation des mutations économiques, pour la FSU, les services publics doivent, aussi, être un levier dans la sécurisation des parcours professionnels. La FSU demande donc à être associée au suivi des expérimentations annoncées dans cette perspective.
Les GRETA doivent être sollicités prioritairement pour la formation des adultes tant dans le cadre des réinsertions professionnelles que dans la démarche de sécurisation des parcours.
Le SPRO, service public régional de l’orientation, peut accompagner les demandeurs d’emplois en apportant des garanties de gratuité, d’impartialité et de qualifications des personnels. La professionnalité des différents acteurs du SPRO constitue une richesse. Pour autant, faire table rase des structures existantes serait une erreur. Il est possible bien au contraire de s’appuyer sur elles pour constituer un véritable réseau public, gratuit et de qualité, en affirmant que les différents publics ne peuvent être accompagnés de manière indifférenciée. C’est pourquoi la FSU défend un SPRO en deux branches, une branche scolaire sous la responsabilité de l’Éducation nationale et une branche « salariés ou en recherche d’emploi ».
Ce principe fort doit guider l’expérimentation dans les régions concernées car l’État ne délègue aucune compétence aux Régions sur l’orientation scolaire. Cela sera d’ailleurs confirmé aux recteurs dans une lettre de cadrage du ministère qui délimitera le périmètre de l’engagement des CIO dans le SPRO.
L’enseignement supérieur et la recherche en Bretagne sont entrés dans une tourmente qui préoccupe gravement la FSU. Le processus de fusion des universités de Rennes 1 et Rennes 2, mené dans la confusion et la précipitation, se décide en grande partie sans consultation directe des personnels et des étudiants. Cette fusion à l’aveugle risque de dégrader très vite le tissu universitaire rennais, plus largement breton.
A cela s’ajoute les incertitudes sur le prochain périmètre géographique de la communauté universitaire d’établissements (CUE), la fuite en avant dans une structuration inter-régionale remettrait en cause tous les efforts faits pour construire une démarche coopérative en Bretagne et rendrait caduque le schéma régional de l’enseignement supérieur et de la recherche (schéma ESR) adopté par le conseil régional.
Par ailleurs, l’ESPE est, de par la loi, rattachée à la CUE : comment permettre une structuration académique cohérente de l’ESPE dans un cadre inter-régional ? Vous comprendrez l’inquiétude de la FSU. Si les interventions de la FSU convergent, sur ce dossier, avec celles du conseil régional, notre fédération souhaiterait connaître le positionnement de l’État et donc du rectorat sur ces enjeux.
Sur l’ESPE, de nombreuses autres questions se posent, particulièrement sur le maintien de l’offre de formation et sur l’avenir de l’ESPE en cours d’intégration à l’échelle académique. Des mobilisations se font déjà entendre dans plusieurs académies sur les dysfonctionnements des ESPE qui, ici comme ailleurs, peinent à relever les défis de la refondation de la formation universitaire et professionnelle des enseignants. Alors que la rentrée se prépare en Bretagne avec plus de 800 enseignants stagiaires dans les collèges et lycées publics, certains à temps complet échelon 3, d’autres à mi-temps échelon 1, l’ESPE de Bretagne devra rapidement faire ses preuves et créer du commun entre les futures générations d’enseignants.
Ce CAEN ne se tient pas hors contexte économique, social et politique. La FSU tient à rappeler que les agents de l’Education nationale , n’ont pas été épargnés ces dernières années (suppressions massives d’emplois, gel du point d’indice, retraites, précarité…). Ils ne peuvent plus attendre. Si le premier ministre a apporté le démenti que nos fédérations de fonctionnaires demandaient concernant la baisse de pouvoir d’achat et le gel des avancements, il confirme néanmoins que la fonction publique participera à la baisse de la dépense publique, ce qui apparaît comme une vraie contradiction… Or, la reconnaissance du travail des fonctionnaires appelle la fin du gel du point d’indice et l’ouverture de négociations pour la revalorisation de tous..
C’est pourquoi la FSU appelle tous les agents de la fonction publique à la grève le 18 mars.