Voici la déclaration faite par la FSU lors du CSE du 8 juin 2012.
Monsieur le Ministre,
Le Président de la République a pris l’engagement de refonder l’Ecole. Lors de sa journée d’investiture, par son discours aux Tuileries en hommage à Jules Ferry, il a fait de l’Ecole publique et laïque une priorité pour la nation. La FSU s’en félicite.
Il s’agit maintenant de donner une réalité à cette ambition.
Les dégradations subies par le système éducatif ces dernières années sont importantes tant sur le plan des moyens, avec les suppressions massives de postes, que sur celui de l’orientation donnée aux politiques éducatives qui ont tourné le dos à la réussite de tous les jeunes. Notre système éducatif porte notamment le poids de la corrélation entre les inégalités sociales et les inégalités scolaires, du manque d’estime de soi et de confiance qu’ont les élèves en eux et de la stigmatisation des personnels.
Le défi à relever est aujourd’hui de lutter contre l’échec scolaire et les difficultés scolaires à tous les niveaux du système éducatif et de lutter contre les sorties sans qualification. Cela va nécessiter d’opérer des mutations profondes à qui devront se faire avec les personnels et l’ensemble de la communauté éducative.
Pour la FSU, la rupture doit commencer dès la prochaine rentrée. Nous connaissons les limites d’une rentrée préparée par un autre ministère mais il est indispensable de donner des signes dès à présent sur les nouvelles orientations qui seront être données à l’Ecole. En ce sens, la FSU se félicite de la priorité à l’Ecole primaire avec notamment les 1000 postes prévus dès la prochaine rentrée. Mais il faut également prévoir d’autres mesures pour le 1er et le 2d degré, abroger les différents textes conflictuels pour lesquels il y a déjà un engagement pris (évaluation des enseignants, évaluation des élèves…) mais dire aussi dans le même temps par quoi ils seront remplacés. En ce qui concerne l’arrêté à propos de la formation des enseignants (qui doit être pris suite à l’avis du CE afin de ne pas laisser de vide juridique), si la FSU comprend là aussi que nous sommes dans une période de transition, il est nécessaire d’une part que le cahier des charges 2006 figure dans cet arrêté et d’autre part de dire vers quelles orientations on se dirige dans l’avenir sur ce sujet. La FSU demande que s’engage très rapidement la concertation à propos de la prochaine loi d’orientation et de programmation. Nous notons la date du 28 juin donnée ce jour par le Ministre.
De sujets importants devront y être traités dont :
la formation des enseignants. Toute évolution du système éducatif nécessite des personnels formés. La FSU n’a cessé d’affirmer qu’enseigner est un métier qui s’apprend. Il faut s’attacher très vite à cette réforme. Parallèlement, il faudra travailler sur la question des recrutements. La FSU a pris acte avec satisfaction de la création des 60 000 postes dans l’Education sur le quinquennat mais nous savons que se pose déjà pour certains concours un problème de vivier. Pour faire face à cela, la FSU propose un système de pré-recrutements et est prête à y travailler,
les missions des personnels devront être confortés et les contenus à enseigner revus. Si l’on veut construire une Ecole publique en phase avec les enjeux de son siècle, cela suppose des contenus enseignés émancipateurs et pris dans toute leur dimension culturelle. La FSU interroge par ailleurs l’idée de prolonger l’obligation scolaire à 18 ans (90% des jeunes étant scolarisés jusqu’à 17 ans) et récuse l’apprentissage comme voie de formation,
développer le travail des équipes pluri-professionnelles. Assistants sociaux, infirmières, CPE, Copsy, personnels administratifs travaillent à la prise en charge des jeunes et participent au bon fonctionnement du système éducatif. Ils concourent avec les enseignants à leur réussite. Il sera nécessaire de conforter leurs missions, de développer leur formation initiale et continue et de leur permettre de travailler mieux ensemble,
enfin il faudra s’attacher à refonder l’éducation prioritaire en parallèle des autres politiques publiques nécessaires dans ces quartiers déshérités.
Pour conclure, la FSU souhaite que ce CSE ne soit pas qu’une seule chambre d’enregistrement de textes mais redevienne un lieu de consultation et d’échanges de l’ensemble de la communauté éducative.