Déclaration FSU au conseil académique des langues régionales du 26 septembre 2017

Monsieur le Recteur,

Madame la vice-présidente du conseil Régional,

Mesdames, messieurs les représentant-es des départements

Mesdames, messieurs les directrices /teurs académiques,

Mesdames, messieurs,

Depuis le dernier CALR du 17 janvier 2017, la FSU, qui fédère les deux syndicats majoritaires du Service public d’éducation dans le premier et le second degré, a participé aux groupes de travail pour l’élaboration de la future carte des pôles bilingues de l’académie. Cette carte est présentée au CALR d’aujourd’hui.
Notre volonté est que tous les projets évoqués en groupe de travail y soient portés, mais surtout, accompagnés, par la suite, ceci afin de voir un véritable développement des filières bilingues comme nous y engage la Convention spécifique 2015-2020 pour la transmission des langues de Bretagne.
Nous continuons de déplorer que désormais des projets d’ouvertures de filières ne soient pas étudiés, même si celle-ci est revue tous les deux ans. Nous voulons également que la même règle s’applique pour tous les réseaux d’enseignements comme vous nous l’avez assuré, Monsieur le Recteur.

A l’occasion de ce CALR, la FSU, avec la constance qui la caractérise, souhaite rappeler les problématiques auxquelles sont confrontées les écoles bilingues – souvent les mêmes que pour la filière monolingue – mais aussi les leviers à actionner afin d’améliorer le fonctionnement de nos écoles et de nos établissements.

Tout d’abord, 50 places étaient proposées au concours spécial langues régionales, plus 2 au concours interne, en 2017. L’ensemble de ces emplois n’a pas été pourvu, conduisant à un recrutement de vacataires à nouveau. Que prévoient vos services, monsieur le recteur, pour que cette situation ne se renouvelle pas ?
Pour la FSU, revoir les conditions de travail des enseignants en terme de taux d’encadrement et de reconnaissance salariale, serait un bon point de départ à même de susciter des vocations. Les études régulières de l’OCDE montrent que la France est une bien mauvaise élève en la matière… D’autres axes sont à développer, plus spécifiques à l’enseignement des langues régionales, peut-être aurons-nous l’occasion d’en débattre aujourd’hui ?

Ensuite, la Feuille de route académique 2017-2021 qui nous a été présentée lors du dernier CALR déclinait dix propositions selon quatre grandes priorités.
Serait-il possible d’inscrire systématiquement en CALR, le suivi et l’analyse de la mise en œuvre effective de ces propositions, ainsi que leurs effets ? Ceci dans une démarche qualitative du service public d’enseignement.
Qu’en est-il notamment du développement de l’option breton ?
Où en est l’expérimentation annoncée de la généralisation de l’initiation dans le premier degré ?

Le Mouvement spécifique national (SPEN) « breton » pour le second degré sera-t-il reconduit pour sa troisième année ? Les problèmes provoqués par cette mesure actée et mise en œuvre sans concertation par le Ministère et le rectorat a confirmé hélas nos craintes. La délimitation des postes proposés à ce mouvement ne permettent pas aux collègues du capes bivalent d’y postuler. La création de ces postes à partir de supports existants ne fait qu’aggraver la situation bien fragile des collègues qui sont parfois TZR – Titulaire Zone de Remplacement – sur ces mêmes Blocs de Moyens Provisoires depuis de nombreuses années.
Cette année 6 postes étaient proposés au mouvement spécifique national, aucune création de poste au mouvement intra-académique.
Cette situation crée incompréhension et rancœurs.
La FSU avait mis en garde dès le départ et demandé que d’autres approches soient envisagées, en vain. A ce stade elle ne peut donc qu’à nouveau en dénoncer la mise en œuvre.

Toujours dans le second degré, la volonté de la Direction des Personnels Enseignants d’optimiser les postes des collègues peut être entendue tant que ceux-ci ne se retrouvent pas avec des services trop lourds à assumer. La recherche de compléter leur service dans leur DNL en français ne doit pas détériorer plus encore leur situation déjà bien précaire.

S’agissant des postes du premier degré accueillant des stagiaires bilingues, la FSU redit son désaccord avec l’idée de les compléter à 50% par un enseignant monolingue, comme c’est encore le cas dans le Morbihan et l’Ille-et-Vilaine cette année.
Cette mesure, que certains départements ont plusieurs fois présentée comme une réponse « technique » au manque de ressource, entrave de fait le fonctionnement des classes bilingues et ne peut que mettre davantage en difficulté les stagiaires.
La FSU redit clairement son opposition au « un maître, une langue » qui va à l’encontre du bilinguisme.

De plus, nous tenons à alerter ce conseil sur la situation des remplacements en filière bilingue. Nous constatons des difficultés de remplacement dès la rentrée, ce qui est inhabituel.
Par exemple, des écoles de Brest se retrouvent ainsi avec 3 enseignants bilingues remplacés par des enseignants monolingues.
Dans le court terme, que prévoient les services de l’Éducation Nationale pour faire face à ces cas de ruptures d’enseignement bilingue ?
Dans le long terme qu’envisagez-vous pour éviter ce que nous pouvons qualifier d’absence de continuité du Service public d’Éducation dans sa dimension langue régionale ?

En outre, lors du dernier CALR, il a été présenté la mise en place d’une évaluation des compétences linguistiques des enfants de CM2.
La FSU était alors intervenue pour demander que l’information parvienne bien en amont à nos collègues.

Pourquoi alors, un grand nombre des écoles du Finistère ne l’ont reçue qu’un jeudi soir, pour une passation le lundi suivant ? La FSU était alors intervenue pour donner plus de temps à nos collègues.

Corollairement à l’évaluation, nous constatons parfois des difficultés d’expression orale en breton pour les enfants bilingues de CM2.
Une analyse des ces évaluations a-t-elle été réalisée ? Indiquent-elles des compétences qui sont à améliorer ?
Le cas échéant, que prévoyez-vous pour accompagner les enseignants dans des remédiations, au même titre de ce que vous leur demandez de faire dans les classes avec leurs élèves ?
Il s’agit là de formation continue. La FSU a maintes fois fait état des besoins importants et spécifiques des collègues de langues régionales.

Pour continuer sur le volet formation, le renforcement des filières bilingues passe aussi par un nombre suffisant de congés de formation afin de répondre à la demande des enseignants monolingues en poste souhaitant rejoindre le réseau bilingue, sans réduire la capacité de réponse aux autres demandeurs de congés formation de la part du rectorat et des DSDEN.

Dans le second degré public, l’effort doit passer par une offre de DNL élargie permettant aux filières d’atteindre au plus vite la parité horaire. De ce point de vue, la procédure imposée aujourd’hui aux établissements entrave de fait l’expression d’une demande de la part des parents ou des équipes éducatives.
Peut-on réellement parler de filière bilingue ou de continuité lorsque des élèves se retrouvent avec seulement de l’histoire géographie assurée en breton ?
Pour la FSU, c’est au Rectorat d’apprécier les besoins et de prendre l’initiative d’ouvertures de nouvelles DNL dans le cadre du plan de développement du bilingue.

Enfin, la FSU attire à nouveau l’attention du CALR sur la situation de la structure Ti Embann ar Skolioù (TES), la seule maison d’édition pour les écoles bilingues, dont une nouvelle directrice doit prendre ses fonctions en octobre.
La FSU est intervenue à plusieurs reprises pour que tous les personnels de TES soient confortés dans le respect de leurs compétences et de leurs situations de poste particulier.
Les contrats sont en cours d’évolution et sont revus d’une façon qui nous paraît plus respectueuse des personnels. Nous continuerons à y porter notre vigilance.
Pourrions-nous obtenir, pour le prochain CALR, un organigramme de TES qui précise les missions et les contrats de chacun ?
Idéalement, prévoir systématiquement un point sur TES au cours d’un CALR permettrait d’en montrer l’importance et l’intérêt que nous devons tous y porter.






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