A la suite d’un vote à la commission permanente, un débat vient d’avoir lieu sur le « dictionnaire des lycées publics », il ne concerne pas directement la DM mais bien les finances de la Région. La FSU est favorable à ce projet pour deux raisons : la première c’est qu’il y a peu de travaux d’ampleur sur l’histoire de l’Ecole publique en Bretagne, la seconde c’est qu’il s’agit là d’une démarche de recherche historique qui ne se limite pas à un travail de spécialistes. En effet, sous la direction d’Alain Croix ce sont 147 auteurs qui, lycée par lycée, vont s’atteler à la tâche en y associant, parfois, des lycéens dans le cadre de projets pédagogiques. Cette démarche « par en bas » est innovante d’autant que des thématiques transversales seront, aussi, présentes dans cet ouvrage. Une autre proposition existe, c’est celle d’un livre sur l’histoire régionale de la Bretagne qui serait distribué aux lycéens. L’idée est intéressante mais elle porte en elle le risque d’une histoire régionale « officielle » source de polémiques, par contre, un espace numérique permettant l’accès de tous aux travaux de chercheurs sur l’histoire, la géographie, l’économie et la société de la région serait un bon projet si le pluralisme est bien respecté.

Concernant la DM proprement dite, rien dans celle qui nous est proposée ne concerne le cadre bâti des lycées. Or dans le PPI 2010 – 2014, il y a la perspective de la construction, dans l’agglomération rennaise, d’un nouveau lycée public dont la livraison est programmée à la rentrée 2016.Aucun crédit n’a été prévu dans le budget primitif pour engager les études indispensables à la réalisation de cet objectif. La FSU pensait que cela aurait été le cas lors de cette DM car chacun sait la longueur des procédures ; le retard d’une année est donc préjudiciable. L’étude « TMO Régions », réalisée pour le compte du conseil régional, prévoit une augmentation de la population lycéenne dans l’agglomération rennaise de plus de

1 400 élèves à la rentrée 2014, de plus de 2 500 à la rentrée 2016 et de plus de 3 000 à la rentrée 2018. Ces anticipations montrent la nécessité non pas d’un mais de deux nouveaux lycées publics dans cette agglomération avant la fin de la décennie. Pour la FSU c’est dans cette perspective qu’il faut engager sans attendre les études préalables pour la procédure du concours d’architecture comme pour les études de conception et de consultation des entreprises. Cette démarche prévisionnelle doit être étendue à l’ensemble du territoire régional, la poussée démographique bretonne ne se limitant pas à l’agglomération rennaise.

Concernant l’apprentissage, la Région faisant de la jeunesse l’axe central de sa politique, il nous semble qu’une réflexion approfondie doit avoir lieu sur les ruptures de contrat d’apprentissage d’autant que la dernière étude du GREF portant sur les années 2005 – 2007 confirme complètement la précédente. Le taux de rupture nette, c’est-à-dire sans signature de nouveaux contrats, est de 21,4% et les ruptures sont d’autant plus importantes que les apprentis sont jeunes (35,7% de ruptures brutes pour les 16 ans, par exemple). Au problème des ruptures de contrats s’ajoute, pour la rentrée dernière, l’impasse dans laquelle se sont trouvés des centaines de jeunes orientés vers l’apprentissage sans trouver de maître d’apprentissage. L’opération de « récupération » de ces jeunes vers la voie scolaire n’a pu concerner qu’une minorité d’entre eux. Le décompte est certes difficile à réaliser mais si l’on prend l’hypothèse la plus basse, sur une année, c’est entre 4500 et 5000 jeunes bretons qui ont été soit en rupture de contrat soit sans entreprise d’accueil : ce n’est donc pas un phénomène marginal. Pour la FSU la nécessaire réflexion sur le décrochage des jeunes doit prendre en compte à la fois le décrochage scolaire mais, aussi, les exclus de l’apprentissage.

Pour terminer, la FSU souhaite attirer l’attention de tous sur la rentrée 2010 qui s’annonce des plus difficiles. Outre la réforme des lycées appliquée dans la précipitation, la suppression de la formation professionnelle en alternance pour les jeunes professeurs nouvellement recrutés constitue le pire scénario. Ces néo-recrutés vont devoir effectuer leur service à temps plein sur trois jours et demi puisque le jeudi sera consacré à une formation à l’IUFM. Ce qui est demandé à ces stagiaires est tout simplement impossible. Pour amoindrir les difficultés du début d’année, le Rectorat a décidé de mettre ces néo-recrutés à mi-temps jusqu’aux vacances de la Toussaint, ils seront alors remplacés par des titulaires remplaçants ou par des contractuels mais après la Toussaint, ils devront prendre la totalité de leurs classes : procédure qui va conduire à une instabilité pour des milliers d’élèves au cours du premier trimestre. Plusieurs milliers d’enseignants de l’académie se sont engagés, par voie de pétition, à refuser ce dispositif pour contraindre le Rectorat à accorder des décharges horaires à leurs nouveaux collègues qui n’auront bénéficié d’aucune pré professionnalisation. Le Rectorat campe sur ses positions, le bras de fer se poursuit et pour la rentrée, c’est l’incertitude !

Communication sur le Campus de l’excellence sportive

La FSU s’est opposée à la politique de désengagement de l’Etat qui a conduit à de nombreuses fermetures de CREPS en France. Cette politique s’inscrit dans le cadre de la RGPP et face à elle la FSU soutient le « sauvetage » du CREPS Bretagne par la Région.

Elle se reconnaît donc dans l’avis proposé mais elle reste très inquiète de l’avenir des personnels et leur futur statut.