Intervention de Claudine LEMASSON au nom de la FSU
Concernant la Formation Continue, la FSU approuve la volonté du Conseil Régional d’inscrire la formation dans le thème du développement durable. Cette volonté permet une prise en compte des besoins en formation dans ce secteur et devra se développer afin de faire face rapidement à de nouvelles activités professionnelles. La FSU continue de soutenir les différentes actions permettant l’égalité femme homme. Dans le contexte actuel de crise avec une augmentation importante de nombre de chômeurs, les femmes paient et paieront le prix fort de cette économie vacillante. Il y a lieu de s’inquiéter de l’impact que pourra avoir l’application de l’offre raisonnable d’emploi, couplée avec l’impact des mesures financières prévues par le RSA sur le retour au travail, entre autres, des bénéficiaires des minimax sociaux (RMI , ASS et API). Ces mesures ne laisseront pas plus le choix aux femmes en ne prendront pas en compte les différentes difficultés qu’elles rencontrent (santé, garde d’enfants, manque de qualification, obligation de travail à temps partiel non choisi). Elles aggraveront les inégalités salariales femmes – hommes et auront un impact direct sur les conditions de vie.
Il nous paraît important que le Conseil Régional se donne les moyens nécessaires et trace la voie pour accélérer le déploiement de développement durable et solidaire en Bretagne. La FSU soutient également la décision du Conseil Régional d’accepter la demande déposée par l’AFPA pour le financement de son activité de pré – qualification et de qualification par voie de subvention pour l’année 2009. Néanmoins, la FSU s’inquiète de son devenir au-delà de cette action avec la volonté affichée du gouvernement d’organiser sondémantèlement.
La FSU s’étonne de la diminution du nombre de bénéficiaires de formation dans les prévisions du budget 2009. Ce chiffre est en constante diminution depuis 2007 (21386 en 2007, 18030 en 2008 et 18000 en 2009). Face à la crise que nous traversons, il y a lieu de s’inquiéter du devenir des demandeurs d’emploi. Entre les licenciements en grande augmentation et la volonté affichée du gouvernement de durcir les sanctions à leur encontre, la réponse affichée du Conseil Régional en terme de réinsertion professionnelle ne nous semble pas à la hauteur des besoins des citoyens bretons.
La FSU rappelle, dans cette instance du CESR, la lutte qu’elle mène actuellement et qu’elle continuera de mener contre le système de mise en place de la nouvelle institution « POLE EMPLOI » qui se veut service public mais dont l’Etat n’assurera qu’une moitié de budget de fonctionnement. De fait, ce « pôle emploi » ne sera plus en mesure d’assurer un véritable service public de l’emploi.
Avec la fusion programmée de l’ANPE et de l’ASSEDIC, il y a lieu de craindre le pire pour les demandeurs d’emploi. Nous sommes très inquiets de la dégradation sans précédent de l’accueil et du service qui sera mis en place pour les usagers. D’ailleurs, aujourd’hui la Direction de ces établissements les nomme non pas des usagers mais « les clients » mais ces clients, au statut très spécial, sont menacés à tout moment de radiation.
A travers une nouvelle organisation, POLE EMPLOI se met en place un système de déshumanisation avec une généralisation d’une plateforme téléphonique (appels facturés), de plateformes « force de vente ».
La machinerie automatisée et anonyme va rendre encore plus redoutable et efficace l’application de la loi de « l’offre raisonnable d’emploi ». Elle va durcir les sanctions à l’encontre des chômeurs allant jusqu’à
la suppression temporaire ou définitive des allocations.
Concernant l’apprentissage, nous nous souvenons de l’orientation annoncée par la Région en début de mandat : faire du qualitatif mais pas de quantitatif. Aujourd’hui, nous devons malheureusement constater que l’augmentation du nombre d’apprentis est même supérieure au contrat d’objectif et de moyen signé sur l’apprentissage. L’étude du GREF sur les ruptures de contrat a montré l’importance de ces ruptures (30% brut et 22% net), la propagande répète que 80% des apprentis s’insèrent dans la vie professionnelle mais il s’agit de ceux qui passent les examens, si on rapporte à tous ceux qui signent un contrat, y compris ceux qui vont rompre définitivement, ce taux tombe à 62%. Les formations professionnelles et technologiques sous statut scolaire, celles qui rendent possible des poursuites d’études, sont pénalisées. Nicolas Sarkozy a fait de la montée en puissance de l’apprentissage un axe central de sa politique afin de « désengorger », dit – il, lycées et universités en déviant, le plus tôt possible, vers la vie active les jeunes des milieux populaires. Les acteurs patronaux qui soutiennent cette politique s’en féliciteront, pas la FSU.
La FSU est partagée sur la stratégie régionale emploi formation, il y a des orientations qu’elle partage et d’autres qui divergent en regard de ses choix. Mais, aujourd’hui, compte tenu de l’ampleur de la crise économique structurelle qui ne fait que commencer, la FSU pense que la SREF doit être réinterrogée et retravaillée.