Le CA de Rennes a voté le 7 novembre une motion sur l’avenir de la formation des enseignants. Elle converge avec les positions de la FSU.
Motion sur la « mastérisation » de la formation aux métiers de l’enseignement
Le Conseil d’administration (le Conseil scientifique) de l’Université Rennes 2, réuni en séance plénière le vendredi 7 novembre 2008, dénonce vigoureusement, sur la forme comme sur le fond, la « mastérisation » de la formation aux métiers de l’enseignement telle qu’elle est actuellement engagée.
Il s’oppose au calendrier insensé imposé par le Ministère et pointé comme tel au demeurant par le rapport Jolion, calendrier qui devrait conduire à l’élaboration en quelques semaines de nouvelles maquettes particulièrement complexes à concevoir et ce, sans que l’on sache encore très précisément en quoi consisteront les nouveaux concours de recrutement.
Il demande instamment que l’ensemble des acteurs de la profession soit étroitement associé à la conception d’éventuels nouveaux enseignements, par le biais de très larges consultations et dans le respect de processus décisionnels démocratiques. Cette exigence vaut pour tous les concours de recrutement de l’enseignement des 1er et 2nd degrés.
Il appelle de ses vœux la mise en place de véritables dispositifs d’aide aux étudiants, afin que l’allongement de la durée des études ne provoque pas la désaffection pour ces métiers des jeunes les moins favorisés.
Il exige que soient promus quant aux contenus de formation les principes essentiels suivants :
maintien de concours nationaux, correspondant à des programmes nationaux et refus de toute idée de régionalisation du recrutement des PLC ;
pour justifier pleinement la délivrance d’un diplôme de master, élévation du niveau de la formation scientifique des candidats aux métiers de l’enseignement, PE, PLC et autres ; il ne saurait être question d’accepter la régression que constituent en ce domaine des formulations comme (pour les PLC) « le niveau d’exigence disciplinaire pour les épreuves d’admissibilité sera celui de la licence », ou « sans programme autre que les programmes scolaires » ;
adossement effectif aux équipes de recherche, aussi bien disciplinaires et interdisciplinaires qu’en didactique et sciences de l’éducation, afin de permettre passages entre différents parcours et poursuites d’études ;
amélioration de la formation professionnelle, contredite notamment dans le projet actuel par la disparition de l’année de stage au profit du « compagnonnage », ce qui constitue un retour en arrière historique ; association étroite des IUFM dans tous les établissements au processus de construction des maquettes de formation.
Le Conseil d’administration (le Conseil scientifique) demande au Ministère la suspension immédiate et une construction concertée de nouvelles orientations en matière de formation et de concours. Il demande au Président de l’Université d’œuvrer résolument en ce sens au sein des instances nationales où il représente la communauté, et tout particulièrement à la CPU.