Communiqué CGT, FSU, Union syndicale Solidaires
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Pour un conseil économique, social et environnemental efficace et indépendant
Le renouvellement des membres du Conseil économique social et environnemental (CESE) est inscrit dans le calendrier de cette fin d’année. Objet de toutes les convoitises, une bataille pour la future présidence s’engage entre deux hommes, le président sortant et un des principaux responsables du Medef, sans qu’une réelle discussion de fond, seule capable de porter un véritable projet pour l’institution, ne s’engage vraiment.
Notre ambition est de placer le CESE dans une situation digne des institutions de la République : être a l’écoute des besoins de la société, des citoyens. Or, l’originalité de sa composition est le gage de sa légitimité et de sa représentativité parce qu’elle est le reflet de la société civile. Les organisations et les « personnalités qualifiées » qui le composent sont diverses. Cette diversité, qui constitue une véritable richesse, a été encore renforcée par la réforme intervenue en 2010 qui en fait sans doute le seul organisme constitutionnel où est reconnue une place aux organisations de protection de la nature et aux organisations de jeunes et où les femmes représentent plus de 40% des membres.
Dans une situation de crise telle que nous la traversons, nous avons besoin de ces lieux de débat et de construction du vivre ensemble. Le CESE doit demeurer l’un d’entre eux. Pour y parvenir, nous devons nous extraire et extraire la troisième assemblée de la République de toute tentative d’instrumentalisation politique, qu’elle soit interne comme externe. Ainsi, l’importance et l’urgence du moment nécessitent de se détacher de ce climat où chacun cherche à se positionner dans un rapport au pouvoir – quitte à constituer des alliances contre nature – et de porter une vision de l’institution, de son rôle, de sa place et de son utilité sociale.
La situation implique une femme ou un homme bien en phase avec ce qu’est et doit être le Conseil, capable d’écoute, de recherche d’équilibre et de synthèse. Et nous considérons qu’un vice président du Medef peut aujourd’hui difficilement jouer ce rôle, non pas parce qu’il serait « un patron » mais parce que le positionnement actuel du Medef dans le champ du débat social est tout sauf porteur d’équilibre et d’intérêt général. En tout cas, si le Conseil doit s’incarner dans une personnalité, cela ne peut être au détriment d’une responsabilité collégiale et partagée au sein du bureau, où tous les groupes sont représentés.
Même si nombre de préconisations contenues dans les avis adoptés par le Conseil ont trouvé un écho dans des projets de lois, le CESE doit continuer de porter son attention sur une meilleure visibilité de ses travaux, une meilleure compréhension de son rôle et de ses missions Renforcer son efficacité au service du bien commun et de la Nation est l’ambition que nous devrons développer collectivement au cours de la prochaine mandature.
Ainsi, le CESE doit pouvoir poursuivre sa mission d’éclairage du débat public sur des sujets de société extrêmement diversifiés et conserver sa dimension du temps long. Cela implique de travailler sur une mise en perspective et en mouvement du CESE, de construire un outil adapté aux réalités sociétales actuelles, tout en anticipant l’avenir. Cette démarche ne peut se concevoir qu’en transparence dans le CESE avec l’ensemble des groupes qui y siègent.
Une fois le bilan de cette mandature achevé, plusieurs pistes de travail pourront être explorées. Par exemple, la réforme du présentéisme en cours contribuera à cette recherche d’efficacité nouvelle. Une réflexion de l’ensemble des groupes sur le format des séances plénières pourrait aider à les rendre dynamiques et interactives. De même il faut réfléchir aux moyens de mieux associer la société à nos travaux. L’attribution de moyens nécessaires au travail des sections et délégations est réalisable dans le contexte budgétaire actuel, pour permettre aux conseillers de remplir les missions qui sont les leurs.
Ces idées font probablement l’objet d’un large consensus au sein du Conseil. Elles ne sont la propriété de personne. Elle ont besoin d’être débattues et enrichie par tous.
C’est dans cet esprit que nos organisations entendent s’engager par delà les chapelles et dans l’intérêt général et qu’elles ont décidé de présenter une candidature à la présidence du CESE en la personne de Gérard Aschieri.