Déclaration de la FSU 22

au CTSD du 10 avril 2014

Madame l’Inspectrice d’académie,

Le Premier ministre vient d’annoncer la composition du nouveau gouvernement. Pour succéder à Vincent Peillon, c’est Benoit Hamon qui a été choisi pour diriger un grand pôle regroupant l’éducation, l’enseignement supérieur, la recherche.

Pour le SNUipp-FSU, cette nouvelle nomination devrait être synonyme d’améliorations concrètes pour l’Ecole et les enseignants. La priorité au primaire tout juste amorcée ne doit pas tomber aux oubliettes. Si des dossiers ont avancé, de gros chantiers restent encore devant nous : les programmes, la maternelle, la formation continue, l’amélioration des conditions d’exercice du métier, les salaires et les carrières des PE, le réexamen du dossier des rythmes scolaires…

Mais le Pacte de responsabilité, initié par l’ancien gouvernement et toujours d’actualité, réduit nos espoirs d’amélioration du système éducatif. Ce seront au total 50 milliards de baisse des dépenses publiques programmées sur les trois prochaines années.

La question de la remise en cause de la création de 60 000 postes sur la durée du quinquennat est de fait posée.

Nous ne pouvons accepter la remise en cause de ces 60 000 postes, déjà très insuffisants pour revenir à la situation antérieure à 2008.

Vous allez, Madame l’Inspectrice d’académie, nous présenter une carte scolaire pour la prochaine rentrée en négatif. Le SNUipp-FSU des Côtes d’Armor ne se satisfait pas de la dotation ministérielle pour l’académie (39 postes) et encore moins de la répartition par le recteur qui a décidé de retirer 3 postes au département.

Retirer des postes, est-ce ça la priorité à l’école primaire ? Est-ce ça, préparer l’avenir de nos enfants ?

Comment, dans ces conditions, faire baisser les effectifs des classes chargées, permettre une scolarisation de tous les moins de 3 ans dont les parents en font la demande, rétablir les postes pour l’aide aux enfants en difficulté, améliorer le remplacement, remettre en place la formation continue des enseignants désormais quasi inexistante ?

Et, contrairement à ce qu’annonce le rectorat et la direction académique des Côtes d’Armor depuis plusieurs années, le SNUipp-FSU affirme que le nombre d’élèves qui devraient être

accueillis dans les écoles publiques n’est pas en baisse.

Il suffit de regarder du côté de la maternelle. Comment expliquer que le nombre d’enfants de 2-3 ans dans les classes maternelles baisse alors que les cohortes des autres tranches d’âge de la maternelle augmentent ou se maintiennent ?

La réponse est simple : en fermant des classes maternelles ou en refusant d’en ouvrir. Chaque année, les effectifs de la maternelle prévus par les directeurs et directrices sont minimisés par la direction académique pour ne pas avoir à ouvrir de classes en maternelle ou pour pouvoir les fermer.

Ainsi, depuis 2001, le nombre de tout petits scolarisés à l’école maternelle publique a diminué de plus de la moitié ! Ces enfants sont systématiquement maintenus à la porte des écoles publiques. Mais le plus grave c’est que, très souvent, ils sont quand même présents à l’école, bien que non comptabilisés par l’inspection académique et le rectorat, grossissant les effectifs des classes déjà chargées. Beaucoup de classes maternelles commenceront encore l’année à 29-30 élèves par classe ou plus. A combien finiront-elles ? Car depuis que le président de la république a annoncé qu’il allait relancer la scolarisation des moins de 3 ans, les familles frappent à nouveau à la porte de l’école et ne comprennent pas qu’on puisse refuser leur enfant.

Dans un autre domaine de la préparation de la rentrée 2014, nous saluons les propositions que

vous faites pour augmenter la brigade de remplacement. De même, nous notons les efforts pour améliorer la filière bilingue breton. Cependant, nous ne pouvons accepter que cette dernière puisse être mise en concurrence avec les classes monolingues, cela ne pouvant, à terme, que lui nuire.

Malheureusement, pour ce qui concerne les RASED, aucune perspective de réparation des pertes lourdes que ce réseau a subi… alors que la prise en compte de la difficulté scolaire resterait pourtant une priorité nationale. Vous vous apprêtez même à fermer encore un poste, qui plus est en zone d’éducation prioritaire, après avoir, une nouvelle fois pour le département, remis à plus tard le rétablissement de la formation d’enseignants spécialisés.

Et comment allez-vous répondre au besoin de temps de décharge des directions d’école et des maîtres formateurs, nécessaire pour alléger les tâches des uns, au service de la formation, de l’accompagnement des stagiaires sur le terrain pour les autres ? Et quelle réponse allez-vous apporter aux EATICE, chargés de faire entrer l’école dans l’ère du numérique, qui demandent qu’on leur donne davantage de temps pour leurs missions ? Temps d’animation, de formation, d’accompagnement que votre prédécesseur a rogné après l’avoir, un an auparavant, augmenté en indiquant qu’il s’agissait d’une nécessité !

Les attentes des enseignants sont très fortes et la transformation de l’école reste une nécessité. Pour ce faire, il faudra bien y consacrer les moyens nécessaires et s’appuyer sur le professionnalisme et l’engagement de ceux qui font l’école au quotidien, par exemple en leur

permettant de donner vraiment leur avis sur la modification des rythmes scolaires, en faisant en sorte que le temps d’école et les horaires ne soient pas dictés par les contraintes budgétaires des municipalités chargées de mettre en place les TAP sans en avoir les moyens financiers ou bien en terme de structures ou d’animation.

Une dernière question se pose dans les écoles et pour nous, élus des personnels : maintiendrez-vous l’engagement pris ces dernières années de ne plus fermer de classes à la rentrée ?

La FSU 22 continuera de porter ses revendications pour l’amélioration les conditions d’apprentissage des élèves et de travail des enseignants. Il est urgent d’obtenir des avancées pour tous.






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