Intervention de Jean Luc LE GUELLEC-FSU-
Les salariés bretons ne sont pas épargnés dans ce contexte de crise économique, car la récession et bel et bien là et elle va durer.
De ce point de vue, la FSU approuve les efforts supplémentaires concernant les chèques « force » et « validation » ainsi que la création du « Chèque reconversion ». Elle réitère, cependant, sa proposition de faire monter en puissance, sans attendre, le dispositif « Trajectoire ». Par contre, la FSU rappelle qu’elle considère comme une impasse la politique qui consiste à favoriser le recrutement d’apprentis.
Dans le cadre du programme n° 331, il est proposé de modifier les objectifs afin d’inscrire un crédit de paiement de fonctionnement complémentaire de 50 000 € dans le but de financer une plateforme d’accueil et d’information téléphonique du FONGECIF.
La FSU prend acte de la volonté du Conseil Régional d’augmenter les moyens qui permettront de répondre aux besoins accrus des salariés licenciés ou menacés de licenciement en terme de retour à l’emploi et de l’inscrire dans le cadre de l’égalité Femme- homme.
Pour la FSU, il est effectivement important de répondre aux demandes d’information sur leurs droits à la formation, mais encore faudra-t-il que les dispositifs de formation aillent dans le même sens. Pour la FSU, il parait extrêmement important de rester vigilant sur la qualité de la formation malgré l’urgence des situations. Des enquêtes et analyses l’ont démontré, les formations d’adaptation ne permettent pas la même garantie de stabilité dans l’emploi que les formations longues qualifiantes et diplômantes.
Dans cette période de crise, l’égalité professionnelle doit rester une priorité et une urgence.
Les chiffres le démontrent, les femmes subissent les temps partiels, la précarité, et de fait des bas salaires (82% des emplois à temps partiel sont occupés par des femmes et 30% des actives ayant un emploi sont à temps partiel) Par ailleurs, l’essentiel des emplois féminins se concentre sur un très petit nombre de métiers (50% des emplois occupés par des femmes se concentrent sur seulement 11% des 86 familles professionnelles).
La crise ne devra pas justifier le manque de moyens quant à la création de réels projets professionnels, ce qui demandera du temps, des indemnisations et des professionnels qualifiés pour aider dans ces démarches. Les femmes, dans ce contexte de crise, risquent d’en payer le prix fort.
Autre angle d’attaque à l’encontre des femmes : malgré les licenciements en masse, le gouvernement met en place une « réflexion »sur le congé parental. Nicolas Sarkozy a annoncé qu’il souhaitait que ce congé soit plus court et que Pôle emploi aurait pour mission d’accompagner les jeunes mères dans leur retour à l’emploi, tout cela dans le cadre de l’offre raisonnable d’emploi, de la crise…La FSU s’opposera de toutes ses forces à cette nouvelle régression.
Intervention de Claudine LEMASSON-FSU-
La Région souligne le nombre croissant de demandeurs d’emploi et c’est peu de le dire, F. Fillon l’a lui-même précisé en annonçant : « on aura une augmentation du chômage dans tous les pays européens qui va se poursuivre tout au long de 2009 et sans doute encore un peu au début de l’année 2010 ».
La messe est dite : la récession est bel et bien là et elle va durer. Ce sont par paquets de 100, voire de 1000 que les salariés continueront à perdre leurs emplois dans les semaines qui viennent. Des salariés, cadres, employés ou ouvriers qui croyaient à la stabilité de leur emploi se retrouvent brutalement précipités dans la crise. Dans le même temps, à Pôle-Emploi, les conseillers devront continuer à épauler les demandeurs d’emploi malmenés par des années de précarité. A tous, la notion « d’offre raisonnable d’emploi » apparaîtra comme une insulte.
En parallèle, le mois de juin marque le démarrage du RSA dont on estime un potentiel de « bénéficiaires » à suivre par Pôle Emploi qui pourrait s’élever d’environ 600 000 demandeurs d’Emploi. Sans oublier les ex-dispensés de recherche d’emploi et les jeunes …
Comme l’a récemment dit M. Revoil, ex-DG Unedic, « on n’a jamais vu une telle rapidité de croissance du chômage depuis l’après-guerre et peut-être la crise de 1929 ».
En outre, dans ce contexte de destructions massives d’emplois, de plus en plus de chômeurs vont arriver en fin de droits, sans ressources. La banque de France enregistre actuellement une hausse spectaculaire du nombre de dossiers de surendettement : +30% en mars 2009 par rapport à mars 2008. Les retards de calcul d’indemnisation risquent donc d’être encore plus mal supportés par les allocataires. Alors que le nombre d’offres d’emploi diminue drastiquement, et que l’application de la nouvelle convention UNEDIC réduit la durée d’indemnisation d’un grand nombre de chômeurs, toutes ces contraintes et ces pressions qui pèseront sur les usagers et les personnels de Pôle Emploi, risquent de se transformer en cataclysme social.
Nous alertons solennellement l’opinion publique devant une rentrée qui s’annonce explosive (arrivée massive des jeunes à la recherche d’un emploi, des victimes des licenciements et des plans sociaux, arrivée à échéance de divers dispositifs tels que les Emplois Vie Scolaire, les CRP…, premiers effets de la généralisation du RSA, plan seniors et fin de la dispense de recherche d’emploi…). Alors que nous savons que le chômage aura des effets profonds et durables, le gouvernement et la direction de Pôle Emploi n’ont d’autre objectif que de mettre à disposition du patronat de la main-d’œuvre à moindre coût, en agissant de façon coercitive sur les travailleurs avec ou sans emploi.
A Pôle Emploi, depuis janvier, le constat de la dégradation des conditions de travail est accablant : 6 suicides, connus à ce jour, d’agents de Pôle Emploi, multiplication des tentatives de suicide, plus de 1125 agressions verbales, 41 agressions physiques et 175 sinistres, et encore ces chiffres ne sont que partiels.
A l’appel des 3 organisations syndicales CGT, SNU/FSU et SUD, les salariés seront en grève le 18 juin 2009 pour exiger un plan d’urgence et un moratoire sur la fusion à marche forcée.