Le 6 octobre 2010, la FSU a rencontré Léna Louarn, vice-présidente du Conseil régional chargée de la politique linguistique
Délégation FSU : Jean-Luc Le Guellec, Jacq Brillet, Anita Kervadec et Patricia Laborie.
Conseil régional : Léna Louarn Vice–Présidente du CR et Philippe Jacq Directeur de l’Office de la Langue bretonne (Ofis ar Brezhoneg).
Jean-Luc Le Guellec a présenté la FSU Bretagne et rappelé nos engagements pour l’enseignement des langues de Bretagne et le développement de l’enseignement bilingue public, la nécessité de la poursuite du travail avec la Région pour d’éventuelles interventions communes.
Il a rappelé le motif de notre demande d’audience, l’évolution du statut de l’office de la langue bretonne et de ses missions, de notre demande de siéger au Conseil D’administration.
Léna Louarn a rappelé que l’Office dont elle était la Présidente, avait créé en 1999, et qu’il avait plus de 10 ans d’existence. L’Office de la Langue bretonne est devenu un EPCC depuis le 17 septembre 2010. sous la forme d’un EPCC.
Les statuts de l’EPCC (Etablissement Public de Coopération Culturelle) ont été votés en 2008. En tant que Présidente de l’Office, elle n’en avait pas été informée. Il est donc difficile aujourd’hui de modifier ces statuts notamment la composition du Conseil d’administration.
Cet EPCC est financé par les régions Bretagne et pays de Loire.
Le Conseil d’administration de l’EPCC comporte :
les représentants des deux Conseils régionaux
deux représentants de l’ETAT (dont l’Education Nationale)
les représentants des cinq Conseils généraux
les représentants des associations de parents : Div Yezh (public), Dihun (Privé catholique) et Diwan (privé associatif)
un représentant des personnels de l’EPCC.
Léna Louarn rappelle que trois salariés de l’association de parents Div Yezh ont été transférés à l’Office.
La Mission du « nouvel » Office est d’appliquer la politique linguistique de la Région à savoir :
Le développement : rassembler les données sociolinguistiques indispensables à la compréhension de la situation contemporaine du breton. Ces données sont ensuite analysées et diffusées au moyen d’un rapport général et de dossiers thématiques. Cette recherche, réactualisée régulièrement, permet de formuler des propositions précises et ciblées pour la mise en place de politiques d’aménagement linguistique en faveur de la langue bretonne.
La promotion de l’usage de la langue bretonne dans tous les secteurs de la société. Elle appuie les initiatives et incite tout particulièrement collectivités, entreprises et associations à mettre en place des politiques linguistiques bilingues. Elle organise également des campagnes ciblées de promotion et de sensibilisation. Cela se concrétise par la signature de la charte « ya d’ar brezhoneg ».
La terminologie : accompagner le développement de la langue bretonne dans les nouveaux domaines qui s’ouvrent à elle (éducation, commerce et économie, média, administration, signalétique, informatique et nouvelles technologies…) par l’élaboration de vocabulaires techniques modernes et adaptés. L’Office diffuse ces termes et conseille les organismes concernés par leur utilisation.
Le Patrimoine : collecter, conserver et diffuser le patrimoine oral et écrit du breton. Il s’attache particulièrement à la sauvegarde, à la normalisation ainsi qu’à la mise en valeur du patrimoine toponymique et patronymique original de la Bretagne. En collaboration avec les mairies, il fixe l’orthographe correcte de toponymes bretons. Une banque de données toponymiques comportant variantes orthographiques, formes anciennes, prononciation en phonétique ainsi que la forme normalisée correcte de chaque nom est mise à jour quotidiennement. Il a réalisé la première carte routière de la Bretagne en langue bretonne.
La traduction : Le Service Traduction-Conseil travaille pour de nombreux acteurs dans les domaines les plus variés (administratif, informatique, architecture, environnement, gestion des déchets, culture…).Il veille à un emploi correct de la langue et propose une aide permanente pour la présence du breton dans la vie publique en conseillant les organismes en matière de lisibilité et de présentation du bilinguisme. Il assure un suivi complet des dossiers jusqu’à la relecture des épreuves. Il propose également un service de dépannage linguistique au pied levé et assure la relecture de traductions ou textes extérieurs à l’Office.
Le développement de l’enseignement bilingue dans les trois réseaux va s’ajouter à ces missions.
La région s’était fixé un objectif : 20000 élèves dans l’enseignement bilingue (trois réseaux) en 2010. On est loin de cet objectif puisqu’on atteint seulement 13000 élèves. La progression est de plus en plus lente. Or il y a urgence puisque la Bretagne a perdu 100 000 locuteurs dans les dix dernières années. La transformation de l’office de la langue bretonne en établissement public devrait permettre de mieux structurer l’offre d’enseignement.
Nous insistons sur notre volonté de développer l’enseignement bilingue dans le Service public et réaffirmons notre opposition à la complémentarité des réseaux. Nous pensons également qu’il ne faut pas négliger le facultatif et l’optionnel. De ce point de vue, nous sommes inquiets des chiffres de la rentrée et de la fermeture probable d’options en lycée et en collège. Nous demandons des précisions sur « la meilleure structuration de l’enseignement bilingue » : s’agit-il d’établir une carte scolaire de l’enseignement bilingue ? Que pensez-vous de la politique des pôles dans l’enseignement public qui aboutit chaque année à une évaporation non négligeable des élèves entre le CM2 et la 6ème ? Quelle place pour les représentants des personnels que nous sommes dans l’EPCC ? Nous rappelons que nous demandons que les représentants des personnels siègent au CA.
Nous rappelons le fonctionnement de la concertation au sein de l’Etat : groupes de travails préparatoires au CTP, CALR, CTP, CAEN…Il ne faudrait pas que la région en fasse moins que l’Etat. S’il n’est plus possible de nous inclure dans le CA, le minimum serait la mise en place d’un Groupe de travail spécifique sur l’enseignement.
Léna Louarn et Philippe Jacq apportent un certain nombre de précisions.
Concernant la structuration de l’enseignement bilingue, il s’agit de faire en sorte que le maximum de projets d’ouvertures aboutisse. Dans le cadre de l’Office, ce sont 7 salariés qui travailleront désormais sur ces projets d’ouverture. Le statut public de l’Office donne une autre dimension au rapport avec les maires, les conseils généraux et l’Etat. L’office peut aussi accompagner l’ouverture d’une filière bilingue au niveau des personnels de l’Ecole.
Concernant les options et enseignements facultatifs, l’office n’a pas de chiffres.
Ils ajoutent qu’ils souhaitent également développer les crèches en breton.
Nous donnons un premier état des lieux des lycées concernés par la fermeture de l’option LV3 en seconde : Lycée Lesage à vannes, Lycée Paul Sérusier à Carhaix et Lycée Joseph Loth à Pontivy.
Nous insistons sur la formation des maîtres du point de vue quantitatif et qualitatif. Nous informons nos interlocuteurs que les PE bilingues stagiaires sont privés de formation au CFEB à Saint Brieuc car il n’ya plus de crédits pour payer leur frais de déplacement !
Léna Louarn ne connaissait pas cette situation et nous a assurés d’une intervention du Président le Drian auprès du Recteur. Elle rappelle l’engagement de la région pour aider les étudiants qui le souhaitent à préparer le concours de PE bilingue et le CAPES de breton par le biais de bourses. Elle va réfléchir à notre proposition de Groupe de travail « développement de l’enseignement bilingue », mais elle ne dit pas non. Elle est également d’accord pour des rencontres régulières.