La signature de la « Convention spécifique 2015-2020 » par le rectorat et la région n’y a sans doute pas été pour rien, un second CALR s’est tenu cette année… comme les textes le prévoient. Enfin ! La FSU, qui en a fait la demande tous les ans depuis 2001, s’est félicitée que soit enfin respecté le cadre réglementaire.
Elle a également salué une nouvelle approche, plus volontariste, de la carte des pôles bilingues publics. Le recteur a également ouvert des portes très intéressantes en parlant notamment pour la première fois d’une « feuille de route triannuelle » pour le développement des langues régionales.
Mais tout n’est pas rose encore, loin de là ! Que ce soit l’impact de la réforme #collège2016 sur les options de langue régionale (breton & gallo) ou l’avenir de TES dans Canopé, ce sont autant de sujets de préoccupation sur lesquels la FSU – toujours très au point sur les dossiers est intervenue…
….Dossiers sur lesquels, d’autres, pourtant très silencieux en séance ont communiqué allègrement…
Pour se faire une idée, voici la déclaration préalable de la FSU à l’ouverture du CALR.
Monsieur le Recteur,
Madame la vice-présidente du conseil Régional,
Mesdames, messieurs les directeurs académiques,
Mesdames, messieurs,
Nous étions réunis le 14 janvier dernier pour un CALR qui s’ouvrait sous les auspices de la signature, par le rectorat et la région, de la convention spécifique 2015-2020 pour la transmission des langues de Bretagne. Nous voici réunis une deuxième fois au cours de la même année, comme le précise le décret du 31 juillet 2001 créant les CALR. C’est une première dans l’académie de Bretagne. La FSU, qui en a fait la demande tous les ans, se félicite que soit enfin respecté ce cadre réglementaire, par la convocation de ce second CALR.
La FSU, qui fédère les deux syndicats majoritaires du service public d’éducation dans le premier et le second degré, salue tant la tenue des deux groupes de travail sur la carte des pôles écoles-collèges que la qualité des échanges qui y ont eu lieu et l’écoute nouvelle qu’y ont constaté les différents interlocuteurs. La méthode qui consiste de partir de l’existant pour construire et revoir tous les deux ans cette carte des pôles était une demande de la FSU.
Des avancées sérieuses y ont été évoquées : positionner de futures écoles bilingues pour consolider des filières bilingues publiques existantes ou en création, positionner de nouveaux collèges de rattachement qui tiennent compte des réalités du terrain et des souhaits des familles et des associations partenaires, améliorer la communication et les liaisons entre établissements de même pôle, impliquer davantage les directeurs des services départementaux de l’éducation nationale et les inspecteurs bilingues et ceux des circonscriptions, établir un suivi sur le long terme des parcours des élèves bilingues après leur passage dans le second degré…
Nous espérons sincèrement que ces points seront mis en œuvre et que le rectorat demandera les moyens qui correspondent aux ambitions affichées, pour les élèves, leur famille et les enseignants.
En effet, le développement du service public et laïc de l’enseignement bilingue et optionnel, sa qualité, ne pourra pas faire l’économie d’un certains nombres d’autres points.
La FSU souhaite les rappeler ici, à nouveau, dans sa détermination et la constance qui la caractérise : augmenter le nombre de postes aux concours, obtenir des congés de formation pour tous les enseignants monolingues en poste qui souhaitent rejoindre le réseau bilingue, améliorer la formation initiale avec des modules spécifiques sur l’enseignement du et en langue régionale , en nombre suffisant, permettre une formation continue des enseignants, donner l’information à tous les enseignants de l’existence et du fonctionnement des filières bilingues, créer un module d’information sur les filières bilingues dans les formation des directeurs, mieux accompagner les parents et les équipes d’établissements où se crée une filière…
Plus particulièrement, la FSU veut attirer l’attention du CALR sur la situation de TES, la seule maison d’édition pour les écoles bilingues. Avec un fonctionnement intégré à CANOPE, il devient de plus en plus difficile, voire impossible, de reconnaître la spécificité et l’originalité de TES au sein du réseau, entravant la fluidité de son fonctionnement.
Hier c’est l’édition des ouvrages qui a dû s’intégrer au marché national, éloignant les acteurs des lieux de diffusion.
Aujourd’hui les frais des intervenants passent par Rennes, Nantes et Chasseneuil-Du-Poitou obérant, par des lenteurs administratives, de futurs partenariats indispensables au bon fonctionnement de TES.
Demain c’est la parution d’albums en langue bretonne qui pourrait être menacée.
La FSU demande à ce que le fonctionnement de TES soit réellement pérenne et que les publications au service des écoles, collèges et lycées puissent continuer à voir le jour dans des conditions optimales.
Enfin, La FSU souhaite vous alerter sur la situation particulière de l’enseignement du breton et du gallo dans le cadre de la réforme du collège. La décision académique de maintenir le financement d’une partie des moyens sur l’enveloppe académique a été un geste déterminant pour éviter sa disparition cette année. Mais cet effort ne sera pas suffisant. Nous demandons, outre la poursuite à la rentrée de cet effort, une amélioration de cette enveloppe et le développement du nombre d’heures de breton optionnel. Pour cela nous souhaitons, à l’instar de la filière bilingue, la mise en place d’un véritable plan de développement de l’option.
En ce qui concerne les postes spécifiques nationaux , ils sont censés éviter aux stagiaires de quitter l’académie à l’issue de leur stage. Or cette année ce n’est pas le cas. Deux collègues n’ont pas pu y rester. Si le travail mené vise en réalité à rendre plus transparente les nominations, nous souhaitons vivement être associés à une véritable réflexion afin de rendre dans l’avenir ce mouvement opérant.
Mesdames et messieurs, nous vous remercions pour votre écoute.