Déclaration préalable de la FSU
CTPA du 20 janvier 2009
La crise financière et la récession que nous traversons révèlent la faillite d’un système qui prône la baisse des coûts salariaux et des dépenses publiques, la rentabilité à tout va. Les conséquences sur l’emploi frappent l’ensemble de la population mais plus particulièrement les jeunes très touchés par le chômage et la précarité.
Les plans de relance de l’économie ne s’attaquent pas aux causes du mal : en France le second plan annoncé hier, tout comme le premier ignore la situation des salariés et chômeurs, ignore aussi l’investissement dans les services publics puisque le gouvernement maintient le cap de la suppression d’un emploi de fonctionnaire sur 2 partant à la retraite. Le gouvernement supprime 13500 emplois dans l’Education ce qui représente une économie de 600 millions d’euros lorsque dans le même temps il se prive au travers de la loi TEPA, de la réforme de l’ISF, de 12 Mds d’euros de recettes. Partout des mobilisations se construisent obligeant le gouvernement à quelques bougés.
Ainsi dans l’éducation les actions continues et convergentes des personnels, des parents et des lycéens, ont progressivement contraint le Ministre X Darcos à transformer son projet de réforme du Lycée. Ces actions ont amené le Président de la République inquiet de la montée d’un mouvement des jeunes à annoncer le retrait de cette réforme et la reprise de nouvelles discussions. . La pression mise par la communauté éducative, les actions diversifiées impulsées par la FSU et ses syndicats, la forte participation aux élections professionnelles et le résultat de ces élections ont conduit à des évolutions de la politique gouvernementale : retour sur la suppression de 1500 postes de RASED, maintien des concours de recrutement au niveau de 2008.
Mais le compte n’y est évidemment pas : nous demandons que le gouvernement réoriente sa politique éducative et revienne sur les suppressions de postes. La nouvelle vague de suppressions de postes, 6000 dans le premier degré, 5500 dans le second degré, aura des conséquences sur l’accueil des élèves, l’offre de formation, les conditions d’études pour les élèves et de travail pour les enseignants. La suppression de 3000 emplois de TZR accroîtra une nouvelle fois les difficultés de remplacement et les collègues TZR connaîtront de nouvelles dégradation de leur conditions d’exercice : affectations sur plusieurs établissements, hors zone et / ou hors discipline, pressions multiples de l’administration, difficultés financières…
Dans le premier degré pour 250 élèves en plus scolarisés, dans les faits il y aura 69 ETP en moins dans les écoles malgré l’effet d’annonce de 15 emplois en plus.
Dans le second degré, nous recevons une dotation positive de 22 ETP. Depuis 4ans, les interventions répétées de la FSU en CTPA ne sont sans doute pas étrangères à ce rééquilibrage puisque nous avons montré comment au fil des ans et des vagues de suppressions, notre académie était passée en situation de sous -dotation par rapport à la moyenne nationale. (nous étions 21eme sur 24) Bien maigre consolation après une ponction avoisinant les 1500 ETP sur 4 ans ! Au regard de l’évolution démographique cela représente 1 ETP pour 53 élèves
Sur les choix que vous avez opérés en terme de répartition des moyens, nous reviendrons en détail dans le déroulé de l’ordre du jour. Mais permettez moi de revenir sur les conditions de préparation de ce budget et la concertation.
Ce budget est en tout cas pour le second degré pour partie déterminé par l’élaboration du PEF. Nous n’acceptons pas ce qui se passe : les instances de concertation doivent pouvoir jouer pleinement leur rôle et en premier lieu les CA des lycées et lycées professionnels. Le défaut de consultation atteint des records ; d’année en année, nous avons vu la situation se dégrader : les CA ont été dessaisis de ces questions, comme si les représentants des personnels, des parents, des élèves n’avaient pas quelque idée sur l’évolution de la carte des formations, les décisions sont devenues l’affaire de la seule administration au travers des BAPE dans lesquels les personnels ne sont pas représentés. Cette année nous avons cru comprendre que vous avez êtes contentés de faire des propositions aux chefs d’établissement Le PEF concerne essentiellement les LP, et la poursuite de l’implantation des bac pro 3ans.
La FSU s’est opposée à l’implantation des Bac pro 3 ans et a demandé avec les organisations non signataires du protocole une audience au Ministre sur ce dossier. .
Un bilan des mesures arrêtées l’an passé serait nécessaire tant sur le plan de l’orientation des élèves, des conséquences éventuelles sur la voie technologique que sur la mise en place du point de vue des contenus d’enseignement . Rien de tout cela mais nous y reviendrons en détails tout à l’heure.
En matière de concertation nous souhaiterions que comme par le passé vous continuiez à tenir des groupes de travail académique et départementaux tant sur les opérations de préparation de rentrée (PEF, DGH, mesures de carte scolaire,) que sur la préparation du mouvement des personnels, que sur la LOLF (élaboration et suivi du budget, construction des indicateurs, évaluation…). Nous souhaitons vivement que ces GT et instances soient des lieux d’échanges dans lesquels les représentants des personnels pourront s’exprimer et être entendus.