Déclaration de la FSU au CACFC du 25 juin 2014

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Monsieur le Recteur,

Pour la FSU, la rénovation des GRETA était nécessaire et participe de la légitimation de l’éducation nationale à être un acteur de premier plan, un acteur structurant, du service public de formation continue et d’insertion.

Toutefois, pour être réelle, la rénovation des GRETA doit d’abord s’appuyer sur les personnels qui les font vivre. C’est ainsi qu’elle s’inscrira dans la dynamique de développement du service public que la crise rend chaque jour plus nécessaire afin de garantir l’élévation du niveau des qualifications, et ainsi garantir aux demandeurs d’emploi et aux salariés un accès libre et facilité à leur droit à la formation.

De ce point de vue, la FSU tient à alerter sur quatre problèmes qui, s’ils ne sont pas résolus, ne manqueraient pas d’entraver cette rénovation et ne permettraient pas d’atteindre les intentions politiques affichées pour les GRETA.

• Tout d’abord, et nous nous en félicitons, le dialogue social et la démocratie sont renforcés dans les textes. La plus grande vigilance à la qualité de leur mise en œuvre doit être un souci aussi bien au niveau rectoral qu’au niveau des GRETA. En effet, beaucoup de collègues élus nous font part des difficultés à se libérer de leurs obligations professionnelles pour participer aux assemblées générales et aux diverses réunions, notamment celles ayant trait à la gestion des ressources humaines.

De ce point de vue, nous voulons solennellement alerter que toutes les pratiques de direction qui n’associeraient pas les personnels et les équipes, pratiques frôlant parfois avec l’autocratisme, doivent être bannies. Non seulement elles sont contre-productives pour la mobilisation des personnels et la stabilité des équipes, mais elles sont souvent sources d’erreurs aux conséquences dommageables pour le service public, comme pour l’image des GRETA.

• Le deuxième problème est d’attacher une importance majeure à la transparence dans les recrutements et de ne pas mettre des personnels en concurrence entre eux ou en situation de précarité tant qu’ils ne sont pas en CDI ou titulaires, et particulièrement au moment du renouvellement du contrat. Si nous nous félicitons de la transparence accrue que la publication sur la BIEP des emplois susceptibles d’être découverts permet d’atteindre, le mot « susceptible » doit être entendu dans son acception ordinaire. Pour la FSU, aucune non-reconduction (hors de quelques situations particulières) de contrat ne saurait se justifier dès lors qu’il serait procédé à un autre recrutement sur un même type d’emploi. De même, il est important d’augmenter les quotités des personnels déjà recrutés avant de procéder à un nouveau recrutement. La stabilité des équipes pédagogiques et administratives dans un contexte complexe est le gage du meilleur engagement pour le service public.

• Le troisième problème est la difficulté de la position des CFC affectés dans les GRETA : ils ne sont pas représentés au CA du GIP FAR, et sont souvent placés en position de subordination dans les GRETA, subissant des dérives de gouvernances autocratiques. Il manque pour ces personnels un lieu d’expression et de confrontation nécessaire, tant pour leur professionnalisation que pour contribuer à l’élaboration de la politique de développement académique de la formation continue, comme de celle des GRETA dans laquelle les CFC s’insèrent.

• Dernier problème, il est urgent de s’atteler à une question fondamentale : l’élaboration d’une véritable politique de développement et de coordination académique de la formation continue, se projetant sur plusieurs années, pour permettre aux GRETA de se développer davantage et d’assurer le meilleur service public possible. Pour être clair, la FSU pense qu’une telle politique se doit d’afficher des axes stratégiques structurants pour l’ensemble de l’académie à partir des besoins des territoires, des demandeurs d’emplois et des salariés. Cette politique stratégique ne pourra être menée à bien qu’avec l’implication affirmée et continue des EPLE et de leurs responsables, pour un service public de la formation continue de qualité et de proximité.