Intervention de Jean Luc LE GUELLEC – FSU Bretagne –

 

Le rapport d’activité de l ‘Etat en région est un ensemble de données factuelles mais qui nous semble ne pas rendre compte de l’essentiel : la mise en œuvre de la RGPP. Pour procéder à des « mutualisations »s et des « externalisations », les services ont été désorganisés.

Sur fond de destructions d’emplois, on a assisté à une casse des structures et des métiers avec une déstabilisation des agents, parfois à leur dévalorisation avec une montée en puissance de la souffrance au travail débouchant malheureusement, parfois sur des actes irréparables.

La souffrance au travail est particulièrement forte à Pôle emploi et l’État en région ne peut se désintéresser de la situation de ce service public. Les agents de Pôle emploi ne sont pas en mesure de remplir leur mission face à la forte augmentation du chômage.

Concernant l’Education Nationale, les bons résultats aux examens ne peuvent masquer la dégradation des conditions d’enseignement de la maternelle à l’université. La FSU se reconnaît donc dans l’avis du CESER sur la partie du rapport portant sur l’Education. Chacun peut comprendre le niveau de colère des personnels et des parents face aux nouvelles suppressions de postes : annoncées pour la rentrée prochaine : 55 postes en moins dans le second degré public et 179 dans le premier degré avec une très forte ponction des moyens des RASED. Nous ne décrirons plus les effets de cette politique tant une très grande majorité de la population en a maintenant conscience.

Le CPRDF sera signé dans quelques jours. La FSU rappelle son opposition à l’objectif de faire croître le nombre d’apprentis surtout pour les plus jeunes (14,15,16,17 ans). La communication en faveur de l’apprentissage répète que 70% des apprentis s’insèrent rapidement dans l’emploi mais il s’agit des apprentis qui vont jusqu’au terme de leur contrat or le taux net de rupture de contrat est de 21%.70% de 79% ne fait plus qu’un taux d’insertion de 55,,3%, ce qui est beaucoup moins vendeur ! Nous savons que la position de la FSU n’est pas majoritaire mais, comme nous sommes extrémistes, nous sommes contre le travail des enfants et considérons que la place des jeunes est à l’Ecole. Le mot Ecole intègre, pour nous, les voies professionnelles et technologiques du système éducatif.

La démarche de « labellisation » dans le cadre du « service public de l’emploi » nous interroge. La Région parle de « labellisation » des MFP, vous, monsieur le Préfet, évoquez la « labellisation » de chaque structure : qu’en est-il vraiment ? La FSU souhaite, quant à elle, une « labellisation » globale, au niveau académique, du réseau des CIO.

La FSU ne s’est jamais fait d’illusion sur la démarche des « Investissements d’avenir », elle n’est donc pas surprise de l’échec de l’Idex grand ouest. Les quelques projets qui ont été retenus ne sont pas sans poser problème. L’argent attendu semble avoir du mal à arriver et le mode de financement des investissements d’avenir laisse perplexe puisqu’il repose sur le rendement de placement de fonds empruntés ! L’autre problème rencontré consiste dans la résistance de certains grands groupes, attachés à la propriété industrielle, à s’engager dans des coopérations nécessaires avec les laboratoires publics.

Tous les aspects évoqués dans ce rapport dépendent de l’orientation de la politique du gouvernementale.

Au delà de l’objectif de réduire le périmètre des services publics pour offrir de nouveaux espaces au marché, il y a bien sûr la volonté de réduire de manière obsessionnelle les dépenses publiques. Notons que ces suppressions d’emplois n’ont pas permis vraiment de réduire le déficit public, c’est le moins qu’on puisse dire. Pourtant du fait de la crise dite « de la dette », on nous répète, encore et toujours : « il ya trop de dépenses publiques ». L’examen des chiffres montre pourtant que la part dans le PIB des dépenses publiques dans leur ensemble (budget de l’État, des collectivités territoriales, des administrations de sécurité sociale qui rassemblent les hôpitaux publics et l’ensemble des régimes de sécurité sociale) a diminué par rapport à son point le plus haut atteint en 1993 avec 55 % du PIB, alors qu’en 2007, avant la crise, elle ne représentait plus que 52,3 %. La première cause du déficit est l’insuffisance des recettes fiscales et sociales. Sans les cadeaux fiscaux faits aux plus riches et aux grandes entreprises depuis 10 ans, le rapport Carrez (2010) reconnaît que le déficit aurait été de 3,3% du PIB au lieu de 7,5% en 2009. Le creusement du déficit s’explique, aussi, par les mesures d’aides aux banques et au plan de relance mais, encore plus, par le manque de recettes liées au ralentissement de l’activité : c’est ce processus qui a transformé les dettes privées en dettes publiques. Pour la FSU, une réforme radicale de la fiscalité s’impose mais une diminution des dépenses publiques, même baptisée « rigueur », ne ferait que contribuer à la « saignée » aggravant d’autant la récession.