Les frères ennemis. La Fédération de l’Education Nationale et son courant « unitaire » sous la IVe République
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Un livre important sur le syndicalisme enseignant, à paraître le 15 janvier 2014. Dès maintenant, on peut souscrire à un tarif préférentiel.
Laurent Frajerman est docteur, agrégé d’histoire. Il est chercheur au Centre d’histoire sociale du XXe siècle (Paris I) et responsable du chantier « syndicalisme » de l’Institut de recherches de la FSU.
Comment expliquer le succès actuel de la FSU et son imprégnation paradoxale par la culture syndicale créée par la Fédération de l’Education nationale ? Il faut revenir à la IVe République, dans une période marquée par l’essor du communisme en milieu enseignant et par la mise en place d’un modèle syndical original. Syndicat de masse et à bases multiples, réformiste, la FEN joue en pleine guerre froide un rôle de médiation entre la CGT et FO, participe à la gestion du système éducatif en y représentant les identités professionnelles.
La FEN instaure un mode de gestion du pluralisme interne officialisant les tendances, tout en combattant fortement la minorité favorable à la CGT (le courant unitaire ou Unité et action). Or, loin d’incarner une alternative révolutionnaire, le courant unitaire constitue une version musclée de ce modèle. Qu’a-t-il apporté à la majorité réformiste de la FEN, en quoi a-t-il en retour été influencé ?
Quel aspect prime dans les interactions à l’œuvre entre ces frères ennemis : l’idéologie, la profession, le niveau de militantisme ? Ce livre, fruit de 20 ans de recherches, croise sources orales, archives inédites et une abondante littérature militante. Il analyse finement la cohabitation de deux cultures syndicales dans la FEN (celle des instituteurs du SNI et des professeurs du SNES), l’articulation entre les structures locales, nationales et fédérales… Les pratiques militantes sont autant explorées que les discours.
Des clés pour comprendre le syndicalisme enseignant, d’hier comme d’aujourd’hui.