Une délégation de la FSU a été reçue le 4 mai par la vice-Présidente en charge des lycées, Isabelle Pellerin. L’ordre du jour de l’audience était concentré sur deux volets : la stratégie immobilière de la région et la gestion des équipements des lycées.
La Vice-¨Présidente est revenue sur le « dossier chaud » du dispositif « Chèque-Livre » : à cette occasion elle a fait quelques annonces importantes.
Une délégation de la FSU a été reçue le 4 mai par Isabelle Pellerin, la vice-Présidente en charge des lycées. L’ordre du jour de l’audience était concentré sur deux volets : la stratégie immobilière de la région et la gestion des équipements des lycées.
Concernant la stratégie immobilière, la vice-Présidente a souligné le niveau des investissements sur la mandature (604M€ hors construction des deux nouveaux lycées programmés) et insisté sur sa méthode : un travail d’analyse et de diagnostic des différentes composantes du fonctionnement des lycées est mené par les services en vue de l’élaboration d’un schéma directeur pour le futur PPI (2017-2022).
La volonté de la région est de repenser la programmation à partir d’un travail de « hiérarchisation des priorités » tenant compte des diverses obligations auxquelles faire face, ainsi que de la réalité des établissements. A cet effet la vice-Présidente travaille à la mise en place d’un comité de pilotage (« CoPil ») réunissant les différents acteurs du dossier, dont le rectorat ; s’agissant de la planification pour les lycées agricoles et maritimes, la question est également posée aux autorités de tutelle.
Selon la vice-Présidente, les services de la région disposent des moyens budgétaires pour faire face aux chantiers à mener ; la question est plutôt celle de la « capacité à faire » : il s’agit donc avant tout d’articuler les multiples niveaux d’interventions (accessibilité, performance énergétique, bâtiment durable, restructuration, …). L’objectif est de les formaliser dans un « document cadre ». Celui-ci devrait être achevé pour l’année 2017 en vue du démarrage du nouveau PPI.
La vice-Présidente souhaite également que les interventions sur le bâti soient davantage pensées en lien avec l’utilisation des structures et notamment avec les évolutions intervenant au niveau des formations. Elle souhaite à cet égard une meilleure coordination avec les services académiques. Elle note au passage que, dans l’immédiat, les nouvelles injonctions venues du Ministère en matière de sécurisation des établissements face aux risques d’intrusions imposeront sans doute un nouveau niveau de contraintes.
La FSU a dit ses doutes quant à la capacité de la région à faire face simultanément aux trois contraintes de mise en accessibilité, de rénovation et d’adaptation aux évolutions démographiques.
Au-delà de la volonté de la région de mettre en cohérence et de prioriser les niveaux d’intervention, le problème principal selon nous réside d’abord dans le sous-dimensionnement du budget consacré aux lycées. Bien que ceux-ci pèsent pour plus du quart du budget régional, les lycées n’ont jamais été considérés politiquement au même niveau que les autres grands investissements de la région (LGV, Bretagne Très Haut Débit). La FSU rappelle au passage que si l’on n’avait pas autant tergiversé ces dernières années, que ce soit pour les restructurations ou pour les constructions nouvelles, on aurait aujourd’hui moins « d’urgences » désorganisant la mise en œuvre effective du PPI.
La FSU a demandé la confirmation des engagements de la région pour une ouverture du lycée de Liffré dès 2019 d’une part, et pour la programmation d’un second lycée dans le secteur de Rennes d’autre part. Elle a souligné la nécessité d’un travail en amont sur l’impact en termes d’égalité d’accès et de mixité sociale de ce second lycée dans le secteur sud de Rennes. La FSU a renouvelé sa demande d’une réflexion articulée entre ces programmes de construction et l’évolution de la carte des formations, cela en associant davantage les personnels sur le terrain et la représentation syndicale. Cette carte doit répondre aux besoins des familles et mieux anticiper les évolutions dans les choix des jeunes par un élargissement de l’ensemble de l’offre de formation.
La FSU a rappelé l’insuffisante prise en compte du solde migratoire dans l’anticipation des évolutions de la population scolaire, surtout dans l’est de la région. Elle a fait état de l’impatience des familles du secteur de Ploërmel qui sont toujours dans l’attente (l’annonce de l’achat du terrain du site prévu par la commune devrait permettre désormais de lancer le concours pour la construction).
Nous avons dénoncé la « culture du statu quo » à la région comme au rectorat s’agissant de la répartition public-privé. Exemples à l’appui, nous avons pointé l’inadéquation entre l’affichage sur le papier et les capacités réelles d’accueil de certains lycées publics dans des secteurs où la poussée démographique est particulièrement forte – ce qui dessert de fait ces établissements et pousse les familles à s’inscrire dans le privé faute de places dans le public. Cette situation revient de fait à favoriser l’enseignement confessionnel dans les territoires où il est fortement implanté – c’est particulièrement vrai dans le secteur vannetais.
La vice-Présidente assure que la région n’appréhende pas le sujet en termes de « zones d’influence » de tel ou tel réseau. Elle souligne l’importance de la présence du service public d’éducation sur tout le territoire. Concernant la construction des nouveaux lycées, elle confirme les engagements de la région, la volonté d’avancer rapidement dans les programmes de construction, à Ploërmel comme à Liffré, notamment afin de pouvoir ouvrir à Liffré dès 2019 pour les niveaux Seconde.
La vice-Présidente reconnaît que sur le secteur rennais les dates de 2019 et 2023 constitueront des « paliers » délicats pour l’accueil des lycéens supplémentaires.
La FSU a souligné l’urgence dans le secteur rennais et dans plusieurs secteurs d’Ille-et-Vilaine ; les solutions choisies pour faire face actuellement s’avèrent très précaires avec des équipements provisoires qui se multiplient (à Vitré, à Combourg) alors que les chantiers prennent du retard (à Pierre Mendès France notamment), ce qui crée des situations de tension dans les établissements.
Les situations d’urgence dues au vieillissement du bâti se multiplient également et concernent tous les départements ; la situation du bâti est également fortement dégradée dans les lycées agricoles. La FSU a demandé que la région continue à recevoir en audiences les établissements qui la sollicitent et elle a présenté plusieurs demandes urgentes portées par les personnels (Lesage Vannes, Le Dantec Lannion, Rabelais St Brieuc, Lesven et DDL Brest, Thépot Quimper,…). Les retards pris dans les travaux et la difficulté à se repérer dans l’avancement des programmations du PPI en dépit des documents de liaison de la région désorientent et surtout découragent les personnels.
La FSU a également rappelé l’importance du développement de l’offre de places en internats dans les lycées publics pour les choix de parcours de formation notamment concernant les jeunes optant pour la voie professionnelle. Elle a enfin déploré une nouvelle fois le changement dans la politique régionale en matière d’équipements sportifs des lycées.
Concernant les agents, en plus de l’impact sur leurs conditions de travail des programmes de restructuration et des différents problèmes liés au vieillissement des bâtiments, la FSU a soulevé la question du développement par la région des équipes mobiles d’assistance technique (EMAT) et l’extension de leurs domaines d’intervention (par exemple désormais pour les interventions en revêtement finition du fait des programmes de restructuration). La FSU pointe le risque d’accroître au bout du compte l’externalisation de certaines interventions vers des entreprises privées. Tout en se félicitant de l’efficacité du dispositif des EMAT, la vice-Présidente retient la question et propose de la reprendre prochainement dans un autre cadre.
Sur le dossier de la maintenance informatique, la vice-Présidente a insisté sur deux points : l’obligation faite aux régions par la loi de Peillon de Juillet 2013 de prendre en charge la maintenance informatique d’une part, et d’autre part l’engagement budgétaire de la région (à hauteur de 4,2M€) ceci sans compensation de la part de l’Etat dans un contexte de baisse drastique de la dotation d’Etat aux collectivités. La FSU pour sa part a dit sa satisfaction de voir enfin une avancée sur un dossier resté pendant en Bretagne alors que des régions comme les Pays de Loire s’y sont engagés depuis des années.
La FSU a insisté pour que le diagnostic d’ensemble de l’état des réseaux se poursuive de façon approfondie car les disparités entre les réseaux sont actuellement importantes – question centrale : les débits nécessaires pour répondre aux besoins de plus en plus lourds des établissements, notamment pour les filières technologiques et professionnelles. Autre point important à prendre en compte : la mise en cohérence entre le déploiement des réseaux et les autres travaux programmés car par le passé plusieurs lycées ont connu des couacs faute de coordination dans les programmations. La FSU suivra avec attention l’impact du déploiement de la maintenance de proximité sur les postes et sur les conditions de travail des agents dans les EPLE ; avec 54 équivalents temps-plein prévus, essentiellement par redéploiement, les agents en charge de la maintenance des réseaux risquent d’être mis sous pression par un accroissement de la charge de travail et la complexification de leurs tâches.
La vice-Présidente a souhaité conclure la rencontre en revenant sur le dossier épineux du « Chèque-livre ». La région semble avoir pris la mesure des réactions fortes des personnels et des parents d’élèves dans les C.A., la vice-Présidente reconnaissant une erreur de communication sur ce point. Elle annonce que la décision pour la rentrée a été entièrement retravaillée et qu’était privilégié désormais le financement direct pour l’achat de collections pour le prêt aux lycéens. Elle a convenu que ce système est finalement le plus économe – ce que la FSU n’a cessé de dire depuis 2004.
Si un pas semble fait, ce n’est toujours pas l’assurance de la gratuité effective pour toutes les familles à la rentrée. En effet, le montant exact du financement n’a pas été précisé, et, surtout, la région n’envisage toujours pas une dotation directe à l’ensemble des établissements. Elle annonce vouloir laisser le choix localement entre trois options : une dotation versée, soit aux établissements (si les proviseurs acceptent de gérer l’achat et la gestion des collections), soit aux associations de parents qui s’en chargeront, ou bien encore, à défaut d’une organisation au niveau de l’établissement, le versement d’une aide ciblée à destination des seuls élèves boursiers.
La FSU engage donc les collègues à mettre cette question à l’ordre du jour des C.A. avant la fin d’année et à peser pour une solution dans l’intérêt de toutes les familles.