Depuis 10 ans le ministère du Travail, jugé non prioritaire, a subi de plein fouet les conséquences des politiques d’austérité ainsi que des réformes et réorganisations des services de l’Etat, conduites par les gouvernements successifs. En 10 ans les effectifs des DIRECCTE et des DIECCTE ont diminué de près de 20 % !

Les personnels du ministère se sont saisis de l’appel de l’intersyndicale à entrer dans l’action le 18 mai dernier pour dénoncer la baisse drastique des effectifs et les réorganisations incessantes au sein des services. La charge de travail est devenue insurmontable pour assurer un service public de qualité et de proximité aux usagers et met à mal les collectifs de travail qui ont atteint leur point de rupture.

Vous lirez ci-dessous le texte de l’intervention de la FSU lors de cette manifestation.

Intervention de la FSU

Pour la FSU, la Fonction publique est un élément structurant de la société qui contribue au développement économique du pays et à son rayonnement international. Constitutive du modèle social français, elle est un excellent outil pour répondre aux besoins fondamentaux de la population et de tous les usagers (y compris à ceux des acteurs économiques) et ce sur tout le territoire.

Le rôle de la Fonction publique est de faire du commun, et donc entre autre, de lutter contre les inégalités. A la fois dépositaire et garante de l’intérêt général, elle incarne autant qu’elle met en oeuvre les valeurs qui sont synthétisées dans la devise de la République. Et c’est au nom même de l’intérêt général, de la volonté que toutes et tous puissent accéder à leurs droits, qu’elle assure, en France, la majorité du service public.

Cette place essentielle s’applique de manière particulièrement évidente au Ministère du Travail dont les services et les agents sont en première ligne pour garantir les droits des travailleurs. Ce ministère cristallise depuis toujours les débats de fond de la société française autour du travail et de l’accès à l’emploi des citoyens, il se trouve au cœur des choix d’équilibre entre l’économiques et le social, pour notre fédération son existence, ses moyens humains, juridiques et matériels sont un enjeu capital.

Ce ministère, jugé non prioritaire, a subi de plein fouet les conséquences des politiques d’austérité ainsi que des réformes et réorganisations des services de l’Etat, conduites par les gouvernements successifs des 10 dernières années. Des pertes d’emplois touchent tous les services : inspection du travail, services Emploi, fonctions support, et produisent immédiatement leurs effets, avec la multiplication des départs en retraite.

Ses services de terrain, les DIRECCTE assurent aux salariés la permanence, la proximité, l’accessibilité du service public, dans des conditions de plus en plus difficiles.

En Quinze ans, 2009 à 2017, les effectifs de référence des DIRECCTE ont diminué de près de 20 %, passant de 9 826 à 7 983 (ETP rémunérés) Ce sont 1843 emplois qui ont été supprimés. Alors que les agents ne peuvent pas faire face à leur charge de travail les recrutements sont tout à fait insuffisants, par exemple le recrutement d’agents de contrôle ouverts au concours cette année représente 6,5% de ces agents susceptibles de partir entre 2016 et 2017 !

Alors que nos concitoyens ressentent douloureusement le retrait des services publics, la FSU ne peut pas accepter ces atteintes aux services essentiels à la protection des travailleurs et des personnes qui se retrouvent éloignées de l’emploi. Qu’il s’agisse des services de renseignement qui donnent l’accès aux droits de chacun dans l’entreprise, des services de contrôles de l’application de ces droits, cœur du ministère du Travail, de ceux chargés de lutter contre les conséquences abusives des Mutations économique, du contrôle de la formation professionnelle, tous sont atteints.

Le ministère du travail subit le plein fouet les politiques d’austérité, dans le même temps un des premiers chantiers du nouveau gouvernement est une réforme du code du travail qui, contrairement à sa présentation, risque de complexifier et d’émietter les droits des salariés et des chomeurs, de diminuer et d’affaiblir leur représentation dans l’entreprise. Pour la FSU cela peut constituer une double peine pour les travailleurs.

L’autre versant des baisses d’effectifs ce sont les conséquences sur les conditions de vie au travail des agents du ministère du Travail.

Ils supportent de plus en plus mal de ne plus pouvoir apporter aux usagers les services que ceux-ci sont en droit d’attendre dans une République moderne et sociale, leur charge de travail ne le leur permet plus. Les atteintes à la santé se font de plus en plus sentir, elles résultent de la fatigue physique et nerveuse mais aussi du découragement devant l’absence de reconnaissance et l’insuffisance des moyens.

La FSU agit pour améliorer les conditions de travail de toutes et tous les agent-es, elle soutient fermement les revendications des agents du Ministère du travail pour obtenir que
- les suppressions de postes cessent,
- tous les postes soient pourvus par des recrutements statutaires,
- tous les services, et particulièrement des services de proximité, soient maintenus sur tout le territoire.

Les agents du ministère du Travail, leurs services et leurs missions doivent rester un atout pour tous les travailleurs, pour l’ensemble de nos concitoyens et pour la cohésion de la société. Alors que le code du travail est dans la ligne de mire du gouvernement, la FSU Leur apporte tout son soutien.