A l’occasion de son Conseil Fédéral Régional du 13 février, la FSU Bretagne a invité les organisations syndicales CGT, FO et Solidaires à venir échanger avec nos militant.es sur la situation sociale et les perspectives pour le mouvement syndical.
Beaucoup d’analyses sont largement partagées entre nos organisations, que ce soit sur le caractère durable inédit de cette mobilisation, sur la popularisation réussie de notre lutte, et aussi sur les bonnes relations entre nos orga en Bretagne durant toute cette période. Ce qui fait ciment entre nous c’est le rejet sans concession du « projet-retraites » – depuis les annonces de Delevoye-Macron jusque dans ses derniers avatars – et l’appel à son retrait pur et simple.
La lutte actuelle pour nos retraites fait suite aux mobilisations contre les « ordonnances Travail » de Macron, à la longue lutte des cheminots au printemps 2018 contre la privatisation en marche de la SNCF. Elle fait suite aussi à la mobilisation des Gilets Jaunes depuis l’automne 2018. Ce mouvement et la violente répression que le pouvoir a déployée contre la population depuis des mois ont remis en avant et avec force l’idée d’une conscience de classe.
Depuis deux ans, le niveau de conflictualité sociale dans le pays est au plus haut et pose la question de l’alternative politique. Si nos organisations n’ont pas toutes la même position sur ce point, le fait est que nos syndicats sont porteurs d’un projet de société et donc légitimes à faire des propositions politiques – ce qui bien sûr ne veut pas dire se situer par rapport à « l’offre électorale ».
Porter un projet de société, c’est en tout cas ce que feront nos organisations à l’occasion de la « Contre-conférence de financement » des retraites qu’elles tiendront prochainement à Paris avec des experts et des économistes pour défendre un système des retraites vraiment solidaire et porteur de droits pour tou.tes. Après 25 ans de contre-réformes qui ont progressivement érodé les droits des salarié.es, le retrait du projet « MDP » Macron-Delevoye-Philippe ne pourra pas suffire : il s’agit d’améliorer le système actuel en rebâtissant la solidarité et des droits pour tou.tes les salarié.es !
Macron a choisi de s’inscrire dans une logique de durcissement des politiques néo-libérales, seule réponse pour lui et ses soutiens patronaux aux contradictions de plus en plus flagrantes du capitalisme mondialisé. Comme en de nombreux points du globe, la confrontation monte à mesure que croit la prise de conscience des dangers pour l’humanité et des impasses du capitalisme.
Aujourd’hui, alors que la bataille parlementaire fait rage et que LaReM semble de plus en plus perdre pied, il n’est pas question de baisser les bras car il est possible de gagner !
Mais il faut encore travailler à élargir nos soutiens et s’inscrire dans la durée. Pour cela il faut amplifier le travail d’explication : beaucoup de gens n’ont pas encore l’ensemble des informations sur les dangers que représente cette contre-réforme ou ont du mal à le croire. Chaque établissement, chaque service, chaque entreprise est un lieu d’échange ; mais à l’instar de ce qu’on su faire les Gilets Jaunes à partir des ronds-points, il y a tout un travail de conviction à porter partout où nous vivons, dans les quartiers, les villages..
Il y a nécessité aussi à connecter notre lutte actuelle avec d’autres sujets : la défense des Services publics et de la Fonction publique, de la Sécu et le refus de la mainmise de l’État néolibéral sur la protection sociale, l’amélioration des conditions de travail, la hausse des salaires etc. De ce point de vue, la Bretagne où l’on trouve les salaires les plus bas, un nombre record d’accidents du travail et de TMS, etc., est un terrain de revendication pour les travailleuse.eurs.
Les combats communs entre nos organisations ne manquent pas ! La FSU Bretagne remercie les camarades de la CGT, de FO et de Solidaires pour leur venue et pour leur participation amicale et ouverte à cette discussion.