Lors de la séance plénière du CESR du lundi 13 octobre, les orientations budgétaires ont été abordées. Vous trouverez ci-dessous l’intervention de Claudine LE MASSON pour la FSU. L’intervention porte sur la mission III (formation tout au long de la vie).

La politique du Conseil régional en matière de formation et de relation formation – emploi ne peut s’analyser en dehors de la crise actuelle et des choix gouvernementaux.

Cette crise, engendrée par un système libéral exacerbé, impacte directement la vie des populations. Les salariés du public et du privé, les retraités, les chômeurs payent et paieront le prix fort de ces choix politiques, injustes et inefficaces en termes de pouvoir d’achat, d’emploi, de protection sociale, d’accès aux services publics.

Depuis un an, le gouvernement pousse ceux qui ont un travail à travailler plus longtemps (dé tricotage des 35h, déréglementation du contrat de travail, défiscalisation des heures supplémentaires…) au détriment de la création d’emploi. Plutôt que de faire le choix d’un investissement sur l’avenir il a laissé de côté la politique industrielle, l’innovation, la recherche et le développement des services publics.

Pendant ce temps, on est passé d’une prévision de crise à la récession. Les données économiques sur lesquelles le gouvernement s’est basé, et mène sa politique depuis un an se heurtent à la crise des liquidités et les effets d’annonce de Sarkozy (plein emploi en 2012), s’écroulent face à la baisse d’activité.

Sans réorientation politique radicale, nous allons voir s’aggraver les inégalités, le chômage, la précarité, l’exploitation, la pauvreté.

Au retour à des niveaux élevés de chômage (+ 41300 inscriptions à l’ANPE en Août 2008), le gouvernement répond : « La fusion ANPE-ASSEDIC » va permettre le retour à l’emploi occultant une économie exsangue, résultat de leur politique. Cette fusion n’est que la mise en place d’une privatisation du service public de l’emploi entraînant un nouveau mode fonctionnement où les entretiens ne seront plus basés sur le conseil mais sous la contrainte d’imposer des emplois dits « acceptables ». La FSU rappelle également que le déploiement de cette nouvelle institution sera financé en partie par l’UNEDIC, c’est-à-dire financé par les demandeurs eux-mêmes. Plus immoral, pour faire face au gouffre financier que représente la crise financière que nous traversons, l’UNEDIC a proposé le report des cotisations chômage aux entreprises. Cette même proposition sera-t-elle faite aux salariés ? Quelles en seront les conséquences sur l’indemnisation des demandeurs d’emploi ?

L’orientation de cette politique de l’emploi met davantage l’accent sur l’accès direct à la l’emploi et privilégie les formations adaptées à l’outil de travail et qui ne sont pas toujours transférables, privilégiant ainsi des retours à l’emploi rapides mais pas forcément durables. C’est, pourquoi, la FSU partage l’idée de « dépasser la simple adaptation conjoncturelle à un poste de travail et permettre une évolution personnelle et professionnelle ». Malheureusement, la politique de la Région est à nos yeux encore marquée par une démarche trop étroitement adéquationniste alors qu’une étude récente du GREF montre qu’environ 50% des « formés » par le PRS trouve en définitive à « se placer » hors de leur domaine de formation. Une autre étude du GREF a montré l’importance des ruptures des contrats d’apprentissage, la FSU a donc du mal à comprendre pourquoi on se félicite de la croissance quantitative du nombre d’apprentis qui se fait au détriment des formations sous statut scolaire. Nous avions déjà alerté sur les dangers des campagnes promotionnelles pour l’apprentissage vers des secteurs qui risquent de connaître de brutaux retournements conjoncturels liés à la récession.

La FSU pense que le Conseil Régional Bretagne devrait être plus volontariste quant à son choix de soutenir et financer des formations aux demandeurs d’emploi indemnisés ou non afin de bénéficier des formations qualifiantes, professionnelles et lui permettant une évolution personnelle. La FSU partage l’inquiétude du Conseil régional sur le devenir de l’AFPA, fragilisant ainsi l’offre déployée et craint que ce soit les personnes les plus fragilisées, les plus pauvres, les plus éloignées de l’emploi qui en fassent les frais.