Imposé par le Ministère dans la précipitation et avec en arrière-pensée d’organiser un post-Bac à plusieurs vitesses, ParcourSup et ses fameux « Attendus » font débat dans toutes les instances de l’Université.
Le SNESUP engage les collègues du supérieur à ne pas remonter ces attendus. Mais la précipitation du calendrier impose aux Universités de remonter les fichiers pour l’ouverture de la plateforme le 15 janvier !
Le CA de Rennes-2 réuni ce matin a voté la motion ci-dessous.
Motion votée par le CA de l’Université Rennes-2
Le CA de l’Université Rennes 2 a pris connaissance du texte du projet de loi relatif à l’orientation et à la réussite des étudiants, qui modifie en profondeur les règles d’accès des bacheliers à l’enseignement supérieur. Il note que la loi n’a toujours pas été votée au Parlement et déplore le caractère précipité des injonctions qui lui sont faites.
Demander par exemple aux Universités de fixer entre autres des seuils de note à partir desquels les lycéens seront admis en Licence revient à ne plus reconnaître au baccalauréat son statut de premier titre universitaire et risque d’instaurer, de fait, une sélection sociale des étudiants. Il n’est décemment pas possible de régler ces questions essentielles de façon précipitée, sans aucune concertation des équipes pédagogiques des établissements du secondaire et du supérieur.
A l’heure actuelle, les moyens financiers, matériels et humains mis à disposition de l’Université Rennes 2 pour appliquer cette loi, si elle est votée telle quelle, ne sont pas connus. Pourtant, il a d’ores et déjà été demandé aux composantes de l’université de rédiger les attendus et critères spécifiques qui devront régir l’admission des étudiants en première année de Licence. Au regard de l’évolution démographique prévue et des alertes déjà lancées par l’établissement, les équipes pédagogiques de l’Université ne seront pas en capacité matérielle de traiter la masse de dossiers qui vont être déposés sur Parcoursup.
Notre Université reconnait la nécessité de travailler sur l’orientation des lycéens et sur l’insertion des néo-étudiants. L’ambigüité du rôle des « attendus » et l’absence d’éléments concrets et budgétaires pour mettre en place un dispositif de remise à niveau de néo-étudiants revient à augmenter la charge de travail des personnels, enseignants et biatts, alors que la dégradation des conditions de travail est partout avérée et préoccupante.
Dans ces conditions, le CA de l’Université Rennes 2 demande une remise à plat du calendrier fixé par le Ministère et la mise en place d’un plan de création d’emplois statutaires à hauteur de l’ensemble des besoins des Universités françaises.