La FSU refuse la tentative de constitutionnalisation du dogme de
l’austérité et de la discipline budgétaire appliqué à l’Union Européenne
par le Traité européen sur la « stabilité, la coordination et la
gouvernance de l’Union économique et monétaire » (TSCG).
Le premier objectif de ce nouveau traité est de faire inscrire dans le
droit de chaque pays signataire, sous la forme « de dispositions
contraignantes et de caractère permanent, de préférence
constitutionnelle », le principe autoritaire de la règle d’or qui
contraint à l’équilibre budgétaire les États, mais aussi les caisses de
protection sociale et les collectivités locales sous peine de tutelle et
sanctions.
Dans le même temps, le traité instituant le Mécanisme européen de
stabilité (MES) a été signé le 2 février 2012 par les États membres de
la zone Euro. Il est aujourd’hui devant le parlement. Dans le cadre du
MES, des prêts seront octroyés aux États rencontrant des difficultés
financières et une incapacité à emprunter sur les marchés financiers,
cela « sous une stricte conditionnalité » : privatisations, réductions
des salaires, démantèlement des services publics, etc. L’accès aux prêts
du MES « sera conditionné, à partir du 1^er mars 2013, à la ratification
du TSCG par le l’État concerné. ». Enfin, le MES ne rompt pas avec le
dogme du financement de la dette par l’emprunt sur les marchés financiers.
La FSU dénonce ces nouveaux traités car :
ces traités sont le résultat d’un processus non démocratique et
bafouent la souveraineté des peuples
ils ralentiront la croissance, augmenteront le taux de chômage et ne
feront qu’aggraver la crise
ils imposent une cure d’austérité massive avec à la clef le
démantèlement du modèle social européen et des services publics.
A l’opposé de ces nouveaux traités, l’Europe a besoin d’une nouvelle
politique monétaire, économique et sociale créatrice d’emplois de
qualité dans le cadre d’un écodéveloppement.
La Confédération européenne des syndicats (CES) a clairement pris
position contre le projet de TSCG. Elle dénonce « Le besoin de
gouvernance économique utilisé comme un moyen de restreindre les
mécanismes et les résultats des négociations, d’attaquer les systèmes de
relations sociales, et d’imposer une pression à la baisse sur les
niveaux de salaires négociés par convention collective, d’affaiblir la
protection sociale et le droit de grève et de privatiser les services
publics ».
La CES appelle à une journée d’action européenne décentralisée
aujourd’hui. En France, la FSU appelle avec la CGT, CFDT, Solidaires,
UNSA, les salariés, chômeurs, jeunes et retraités à en faire une
puissante journée d’action unitaire en participant aux initiatives
revendicatives organisées localement pour imposer une Europe sociale
fondée sur la solidarité, la justice et la cohésion sociale.