Ci-dessous, le communiqué du SNES BRETGANE

En septembre 2014, le rectorat prévoit d’accueillir 2 172 élèves de plus dans les collèges et lycées publics. Cette estimation est supérieure à celle calculée il y a un an en vue de la rentrée 2013 (+ 1 962 élèves (1).

Or, avec 2 633 élèves, la hausse réelle a été bien supérieure, les prévisions institutionnelles ne tenant pas compte du solde migratoire, largement positif dans notre région comme le confirment les dernières études de l’INSEE. On peut donc supposer qu’en septembre prochain, l’augmentation du nombre d’élèves accueillis dans le réseau public sera bien plus importante que celle estimée aujourd’hui par les services académiques.

Le réseau privé (second degré) qui annonce + 459 élèves (1), ne suit pas pour autant la tendance observée dans le public et peine à atteindre ses propres prévisions d’effectifs : + 738 élèves prévus à la rentrée 2013 et seulement + 707 constatés (1). Les prévisions ont seulement été dépassées sur le niveau seconde générale (+165 élèves (1)) : c’est principalement une conséquence de la saturation des lycées publics de l’académie.

L’augmentation des effectifs en Bretagne est une constante des préparations de rentrée : depuis 2008, les collèges et lycées publics de l’Académie ont gagné 12 000 élèves (2) ! Toutes les études démographiques confirment cette dynamique scolaire au moins jusque 2 030. La question des capacités d’accueil du réseau public se pose de plus en plus crûment : plusieurs collèges et lycées publics ne peuvent plus inscrire les élèves habitant dans le secteur de recrutement !

Confrontées à ces difficultés, des familles se tournent vers le réseau privé, ni gratuit ni laïc… Alors que les Conseils Généraux ont pris en compte ces dernières années cette réalité avec la construction de nouveaux collèges publics, la Région se contente de réaménager quelques sites pour adapter provisoirement les capacités d’accueil mais n’entame toujours pas de constructions dans les secteurs les plus tendus (Vannes et Rennes notamment).

Le premier rattrapage avec + 175 emplois de professeurs à la rentrée 2013 (la première dotation positive en 6 ans !), n’a pas été confirmé par le Ministère qui attribue seulement 100 emplois (3) supplémentaires à l’académie de Rennes pour la rentrée 2014 ! C’est moins que ce que recevait à la rentrée 2013 le seul département de l’Ille et Vilaine (+115 emplois pour +1 000 élèves). Le cumul depuis 2007 est cruel : 12 000 élèves de plus dans le réseau public de l’académie et moins 100 emplois de professeurs (2) !

Le SNES-FSU Bretagne est particulièrement inquiet des conditions de rentrée 2014, dont les premiers éléments connus ne sont en rien encourageants : la dotation positive ne saurait cacher la réalité du terrain où, pour faire face aux évolutions d’effectifs, les classes sont saturées sur plusieurs secteurs quand les établissements ont atteint leur capacité d’accueil maximale.

Le Recteur présentera le 21 janvier au CTA (comité technique académique) les clés de répartition académique entre les départements et des missions prioritaires. Le SNES-FSU Bretagne l’appelle à prendre en compte l’ensemble des problématiques des territoires sans se limiter aux seuls impératifs démographiques : on ne pourrait accepter de déstabiliser des départements qui ont besoin, comme le Finistère, d’un renforcement des services publics auprès de populations déjà éprouvées par une crise économique et sociale.

Le recours aux heures supplémentaires, que le Ministère continue d’encourager, ne doit pas être non plus la solution dans l’Académie car chaque année les personnels luttent pour une transformation en postes supplémentaires d’enseignants, au nom des conditions de travail et de l’idée de leur mission pour la réussite de leurs élèves.

Le SNES-FSU Bretagne revendique avec force une dotation complémentaire du Ministère pour faire face à une rentrée très difficile dans l’Académie. Il appelle par ailleurs une nouvelle fois le Recteur à suspendre son projet de réorganisation de l’enseignement des langues vivantes en collège qui ne rencontre ni l’intérêt ni le soutien de la profession, afin de travailler le plus sereinement possible à la périlleuse préparation de rentrée dans l’académie.

Gwénaël LE PAIH – Secrétaire Général du SNES-FSU en Bretagne

(1) source rectorat de Rennes

(2) source SNES Bretagne, à partir des chiffres du rectorat

(3) source CTM (comité technique ministériel) du 19 décembre 201