Intervention de Jean Luc LE GUELLEC au nom de la FSU

Monsieur le préfet de Région,

Vous nous conviez aujourd’hui à la présentation du Projet Stratégique de l’Etat en Bretagne

2011-2013. Les questions qui, aujourd’hui, nous préoccupent sont d’une autre nature, elles ont déjà évoquées par les camarades qui m’ont précédé. Ces questions sont de trois ordres : la déstabilisation des agents liée à la mise en œuvre de la RGPP avec la montée en puissance de la souffrance au travail, l’augmentation de la précarité et l’impossibilité de remplir correctement nos missions de service public. La FSU est totalement solidaire du mouvement des inspecteurs du travail, elle fait remarquer qu’aujourd’hui nous en sommes à déplorer des suicides au travail, drames malheureusement révélateurs. En Bretagne, nous avons eu, aussi, à déplorer, ces derniers mois, dans l’Education nationale plusieurs actes irréparables directement liés au travail. Education nationale, protection judiciaire de la jeunesse, travail et emploi… la dégradation des conditions de travail affecte tous les ministères.

Nous illustrerons l’état déplorable des services de l’Etat en prenant deux exemples, l’un au ministère de l’agriculture et, l’autre, au ministère de l’écologie. En Ille et Vilaine, l’inspection sanitaire en abattoir est effectuée pour 50% par des contractuels que l’administration jette après usage quand ils sont cassés par des conditions de travail désastreuses. Les agents se sont fortement mobilisés notamment en Bretagne pour interpeller le ministre de l’agriculture, le 31 janvier à Paris. A la DDPP du Morbihan 50 postes seront supprimés en 5 ans soit 25% du personnel. La conséquence c’est la réduction de l’inspection en remise directe et une impossibilité d’assurer l’inspection réglementaire dans les abattoirs. Les agents sont fortement mobilisés, d’ailleurs la DDPP 56 a été fermée au public le 2 février.

Comment dans ces conditions assurer la protection sanitaire de la population ?

Au Ministère de l’écologie la suppression de 700 postes est annoncée dans le domaine de l’ADS au niveau national, soit environ une quarantaine en Bretagne. Comment va-t-on continuer à assurer le service public aux usagers et collectivités dans ces conditions ? Ajouter à cela la menace de disparition des SETE et des implantations territoriales, avec comme conséquence l’éloignement du service public de la population et le risque de mobilité forcée pour les agents.

Voilà quelques exemples qui montrent l’état de délabrement des services de l’Etat en Bretagne.

La FSU considère que cette réunion, telle qu’elle est organisée, est très loin du nécessaire dialogue social. Nous ne respecterions ni le désarroi de nos collègues ni leur colère en continuant à siéger. Nous avons donc décidé, avec les autres organisations syndicales, de quitter la séance.

Merci de votre attention.