Le ministère des Affaires étrangères suivant les directives du gouvernement et du Président de la République a fixé la réouverture du lycée français de Tokyo au 4 avril. Par cette décision, il veut imposer le retour de tous les personnels et d’une partie des élèves qui étaient pourtant éloignés du risque dans le sud du Japon.
Or, les raisons qui avaient conduit à la fermeture de l’établissement et au départ d’une grande partie des élèves et des personnels demeurent. La visite éclair du Président de la République ne saurait occulter la détérioration de la situation nucléaire sur le site de Fukushima (à 240 km de Tokyo). D’ailleurs, le Japon a été contraint de demander l’aide des experts français du nucléaire.
Le SNUipp et le SNES FSU sont extrêmement préoccupés des risques encourus par le retour obligé de l’ensemble de la communauté scolaire sur Tokyo. Les nombreuses questions posées par les personnels sur les mesures de confinement, l’accès à l’eau potable, les pastilles d’iodes attestent de l’inquiétude des enseignants. Les propositions de solutions alternatives qui permettraient d’attendre la sécurisation des réacteurs sont rejetées car jugées trop coûteuses.
A la demande de la FSU, le Comité Hygiène et Sécurité de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger s’est réuni le 31 mars. Au vu des incertitudes qui prévalent actuellement, le SNES et le SNUipp ont défendu, pour chaque personnel, la possibilité de faire valoir son droit de retrait. L’administration s’y est opposée et exige de tous ses personnels qu’ils soient à leur poste ce lundi. Pourtant, aucune mesure d’évacuation d’urgence crédible n’a été proposée.
Le SNES et le SNUipp considèrent que ces décisions du ministère des Affaires étrangères, guidées par le seul intérêt économique, font courir un risque à des personnes qui étaient jusqu’alors hors de portée des conséquences potentielles de la détérioration des réacteurs. Les deux syndicats de la FSU, qui représentent majoritairement les enseignants à l’étranger, demandent au ministère des Affaires étrangères que les personnels puissent faire valoir leur droit de retrait s’ils le souhaitent et de faire en sorte que la communauté scolaire du lycée français de Tokyo puisse être éloignée de la capitale japonaise tant que les réacteurs de Fukushima ne sont pas sécurisés.