L’été a été marqué par l’approfondissement de la crise avec la poursuite de la montée du chômage et de multiples conflits sociaux parfois emblématiques. Or gouvernement et patronat ont poursuivi la même politique économique et sociale qui porte une lourde responsabilité dans cette crise : comme le montrent le coup de force de l’extension du travail dominical, le projet de privatisation de la Poste, le maintien voire l’accentuation d’une politique fiscale injuste, les nouvelles menaces sur le retraites et la protection sociale…
Cela s’est traduit dans la Fonction Publique par l’annonce de suppressions de postes d’une ampleur inégalée, le maintien d’une politique salariale qui continue à tirer l’ensemble des rémunérations vers le bas et une loi dite sur « la mobilité et les parcours professionnels » qui est une véritable boite à outils pour faciliter les suppressions de postes et les redéploiements et qui se traduira par une remise en cause des garanties statutaires et plus de précarité.
A l’Education Nationale la rentrée va être marquée par les suppressions de postes au budget 2009 (13500) s’ajoutant aux coupes des années précédentes : classes plus chargées, baisse de l’offre d’éducation, remplacements moins bien assurés, précarité accrue… Le nouveau ministre affiche son souci de concertation mais il a manifestement choisi de s’inscrire dans les pas de son prédécesseur : il a publié pendant l’été les décrets sur la formation des enseignants en dépit de nos demandes, il assume les 16000 suppressions prévues pour 2010, il entend avancer à marches forcées vers une réforme des lycées.
Cette situation donne au mouvement syndical une responsabilité accrue pour s’opposer à ces politiques et imposer des solutions alternatives. Or après des mouvements puissants au début de l’année autour d’une plate-forme ambitieuse les journées d’action de mai et juin n’ont pas été à la hauteur. Cela ne signifie pas que l’unité d’action soit morte et la FSU fera tout pour que l’intersyndicale se réunisse et impulse de nouvelles mobilisations. Mais nous avons besoin de prendre sans attendre nos propres responsabilités dans nos secteurs, l’Education et la Fonction Publique. A la date où nous sommes les décisions ne sont pas encore prises mais d’ores et déjà des réunions intersyndicales dans ces secteurs sont prévues autour de la rentrée et nos instances vont en délibérer.
Gérard Aschieri