Intervention de Jean Luc LE GUELLEC pour la FSU

Le rapport d’activité 2011 – 2012 des services de l’Etat en région donne des informations factuelles sur une période qui, de plus, précède les changements politiques du printemps dernier. Ainsi sa présentation au CESER donne surtout l’opportunité à chacun d’entre nous de s’exprimer sur les orientations actuelles de l’Etat en Bretagne. Brièvement quelques messages partiels sur un nombre limité de questions d’actualité.

La FSU considère que le choix de l’austérité n’est pas porteur de solution à la crise et qu’au contraire il l’aggravera.La récession n’est pas à exclure et la montée du chômage et de la précarité est certaine. En Bretagne, Le taux de chômage est déjà à + de 13,4% contre 9,4% en France et les plans sociaux s’accélèrent menaçant à nouveau des centaines d’emplois : un taux jamais atteint jusque là. Face à la gravité de cette crise, Pôle emploi réorganise ses services et base son organisation sur la relation de plus en plus dématérialisée avec ses usager-ères et sur une fausse personnalisation de son offre de service, créant ainsi des laissés pour compte. La FSU dénonce cette politique qui consiste à faire croire que les agent-es peuvent accompagner toujours plus de personnes à moyens constants alors que leurs conditions de travail sont déjà très dégradées.

La FSU s’oppose à la suppression d’emplois dans plusieurs services publics jugés par le gouvernement comme non prioritaires alors que tant de besoins collectifs ne sont pas ou mal satisfaits.

Dans le champ de l’éducation, la FSU enregistre avec satisfaction les créations de postes décidées dans notre académie pour la rentrée prochaine ce qui rompt avec tant d’années rythmées par des suppressions aux effets désastreux, effets qui ne sont d’ailleurs pas exposés dans le rapport ici présenté. Les moyens nouveaux, compte tenu de la pression démographique, se concentrent logiquement sur l’Ille et Vilaine ce qui aura pour conséquence que très peu de changements seront perceptibles dans les trois autres départements.La création d’emploi dans l’éducation est une très bonne chose mais ne constitue, pour l’instant, qu’un premier rattrapage. Rappelons, pour exemple, que le second degré public en Bretagne a gagné plus de 10 000 élèves depuis 5 ans tout en subissant une perte cumulée de 193 emplois. Pour que ces créations soient effectives, il faut résoudre la grave crise de recrutement des enseignants or nous n’y arriverons pas en faisant l’impasse sur la question salariale. L’augmentation des salaires est une des raisons de l’appel à la grève du 31 janvier dans la fonction publique.

Dans le premier degré, la question du travail du mercredi matin suscite désapprobation des personnels tant sur l’absence de contreparties du travail supplémentaire induit que sur le transfert d’activités du scolaire vers le périscolaire. La FSU est scandalisée par l’information donnée par l’association des maires selon laquelle les activités périscolaires ne seront pas obligatoires et leur gratuité facultative : il s’agit là de la programmation d’une nouvelle montée des inégalités.

Une autre grandepréoccupation de la FSU porte sur la place qu’occupera, en Bretagne, la future école supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE), elle a bon espoir qu’il s’agisse d’une structure académique aux moyens pérennes rattachée éventuellement au PRES UEB rénové. La FSU exigera que les personnels de l’actuel IUFM puissent y être intégrés.

Les contrats d’avenir constituent une autre nouveauté dans le paysage, la FSU considère que s’ils sont associés, dans le secteur non marchand, à une authentique formation et débouchent sur un emploi définitif alors ils rempliront un rôle positif. La FSU espère, cependant, que ce dispositif ne rate pas sa cible en laissant, une fois de plus de côté les jeunes les plus éloignés de l’emploi.La FSU pense, par contre, que l’expérimentation engagée sous l’autorité du Préfet de région, d’élargir ces contrats au secteur marchand comporte un énorme risque d’effet d’aubaine et c’est pourquoi elle n’y est pas favorable.