Déclaration de la FSU et de l’Union syndicale Solidaires

La FSU et l’Union syndicale Solidaires se sont retrouvées ensemble ce mercredi 2 décembre 2009 pour une

première rencontre. A quelques jours du début du sommet de Copenhague, elles ont souhaité mettre les enjeux

posés par la crise écologique au coeur de leur réflexion et de leur activité syndicale.

Cette rencontre a permis d’aborder les enjeux fondamentaux posés par la conférence de Copenhague :

l’absolue nécessité d’un engagement des Etats de baisser les émissions de gaz à effet de serre pour ne pas

dépasser une augmentation de la température moyenne de l’atmosphère de deux degrés, la reconnaissance de la

dette écologique des pays du Nord vis-à-vis des pays du Sud, le refus de la financiarisation de la lutte contre le

changement climatique. Cette rencontre a permis de débattre des moyens qu’ensemble, organisations syndicales,

associations, partis politiques, peuvent mettre en oeuvre au plan national, européen et mondial pour peser sur les

décisions.

La crise écologique, dont le réchauffement climatique est le symptôme le plus grave, est le produit direct

d’un mode de développement productiviste qui considère la nature comme un simple réservoir où l’on peut

puiser des ressources et comme une décharge publique où l’on peut déposer les déchets de l’activité

économique. Les conséquences néfastes de ce mode de développement, induit par la logique de maximisation du

profit portée par le capitalisme, se sont considérablement aggravées depuis plus d’un quart de siècle avec

l’accentuation des processus de privatisation des biens et des services et de la marchandisation du vivant. Ces

mêmes politiques ont conduit à l’explosion des inégalités sociales et à l’augmentation de la pauvreté.

Cette crise pose des questions nouvelles pour les organisations syndicales qui, recherchant l’amélioration du

bien-être pour les salariés se sont à juste titre focalisé sur le partage de la richesse produite, les « fruits de la

croissance », en ne s’interrogeant pas sur le contenu de celle-ci et en sous-estimant souvent les conséquences sur

la planète.

Cette première rencontre a croisé les expériences issues de secteurs professionnels divers (recherche, santé,

énergie, éducation, environnement, chimie, automobile, finances…). Elle a permis d’avancer sur l’élaboration de

ce que pourrait être un autre modèle de développement – avec un système productif plus sobre en carbone -,

conçu dans le cadre plus large d’un projet de transformation sociale fondé sur des valeurs d’égalité, de justice

sociale et de gestion démocratique et raisonnée des ressources.

Débattre ensemble pour agir ensemble, tel est le sens de ce travail commun que la FSU et l’Union syndicale

Solidaires ont entamé et vont poursuivre, sur le terrain de la crise écologique, mais aussi sur d’autres sujets avec

notamment une prochaine rencontre sur « le partage de la richesse ». D’autres sujets « interprofessionnels »

d’actualité, comme les retraites, nécessitent aussi débat et recherche de convergences pour agir. Une démarche

évidemment ouverte à d’autres organisations syndicales, car la situation actuelle impose la nécessité de construire

des larges convergences basées sur un travail de réflexion poussé. La FSU et l’Union syndicale Solidaires ont

montré que c’était possible.