Les CTPA se suivent et se ressemblent et se résument essentiellement à traiter les conséquences des suppressions budgétaires successives dans les écoles, établissements, services et administrations. Dans notre académie, dans un contexte de développement démographique et de forte concurrence, l’enseignement public est placé sous tension,avec un risque de décrochage. Le système éducatif est sans cesse sommé de prouver son efficacité, les enseignants de justifier leur professionnalisme, les personnels administratifs d’exécuter leurs missions dans des organisations de plus en plus instables.

La charge de travail ne cesse de s’alourdir pour tous les personnels. Pour imposer ces régressions, justifier la dépréciation des métiers, le ministère ne gère plus, il ‘manage », il « mutualise », il « optimise » les ressources humaines. Les missions ne sont plus traitées que par le prisme unique de la restriction budgétaire, faisant fi parfois de la cohérence nécessaire du système.

De fait, la confrontation devient permanente. Le climat est pesant, la contrainte exercée sur les personnels très forte. L’expérimentation, la territorialisation des politiques éducatives ne doivent pas être prétexte à un affaiblissement du droit : les textes réglementaires engagent.

Il faut aussi mesurer les conséquences des décisions. Par exemple, les étudiants en master seront en stage dans les écoles. Dans le cas présent, le budget subordonnant le droit, ces étudiants seront rémunérés seulement deux semaines sur le stage de trois semaines effectué.

Comment juger la stratégie qui consiste à les faire effectivement travailler trois semaines en ne les payant que deux semaines ? Quel message envoie-t-on à la jeunesse quand leur propre système de formation les marginalise et les traite de cette façon ? Quel message reçoit la jeunesse, quand l’éducation nationale contourne de fait le droit et la considère, non pas comme des enseignants en devenir mais comme une simple masse salariale contrainte ? En visite dans le Morbihan, le président de la République interpellé sur la scolarisation des enfants de moins de trois ans a répondu que l’on demandait sans doute trop à l’école. La FSU veut ici lui répondre qu’une société ne demande jamais assez à son école, mais qu’elle doit lui donner les moyens de son fonctionnement et de ses missions. La FSU veut aussi dire au président que c’est encore en respectant les missions des services publics et en appliquant les principes de l’état de droit que l’on évite d’accentuer la crise morale qui est un des éléments conduisant aujourd’hui à un tel désengagement des citoyens.