Suite à la conférence de presse de la FSU qui s’est tenue hier,

ci-dessous un article d’Acteurs Publics sur la décentralisation

Bernadette Groison (FSU)

“Les élus locaux prennent la main sur le projet de décentralisation !”

La secrétaire générale de la FSU, Bernadette Groison, s’agace d’une mise à l’écart des syndicats de fonctionnaires sur le projet de décentralisation au bénéfice, dit-elle, des élus locaux et de la puissante Association des régions de France.

Fin novembre, Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, a rencontré tour à tour et séparément le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et les ministres Marylise Lebranchu et Vincent Peillon pour évoquer l’avancée du projet de décentralisation. Surprise de la patronne de la FSU, le deuxième syndicat de la fonction publique d’État : “Leur discours n’était pas le même ! Chacun a présenté différemment le dossier et ses orientations…” Le signe, dit-elle, d’un certain flottement du gouvernement sur ce projet phare.

“Nous ne pouvons pas travailler sur un sujet aussi sensible alors que les arbitrages n’ont pas encore été rendus, estime-t-elle. On peut supposer que la discussion se passe ailleurs…” Visées, les associations d’élus locaux et plus particulièrement l’Association des régions de France, alors que le projet de loi devrait confier aux régions des compétences liées à l’emploi, à la formation et à l’insertion. “Il est flagrant que les élus locaux prennent la main sur le projet de décentralisation, martèle Bernadette Groison. Ils ont un temps d’avance sur les syndicats de fonctionnaires…”

Le projet connu avant Noël

La FSU n’entend pas, pour autant, rester à la marge d’un processus qui concerne directement des milliers de fonctionnaires. Aussi le syndicat a-t-il défini des “lignes rouges” à ne pas franchir. “Nous nous opposerons au transfert de personnels de l’État vers les collectivités, annonce Bernadette Groison. D’abord parce que cela n’ajoutera rien en matière de service public. Ensuite parce que les agents ont été durement marqués par les réorganisations liées à la Révision générale des politiques publiques (RGPP) et à la Réforme de l’administration territoriale de l’État (Réate). Ce serait rajouter de la désorganisation à la désorganisation.”

La FSU privilégie par ailleurs le renforcement de “coopérations” entre État et collectivités en “redonnant à l’État les moyens d’assurer ses missions”. Le syndicat évoque le possible transfert aux régions de la carte des formations initiales, qui se traduirait par “l’éclatement du service public national d’éducation en 26 politiques régionales différentes, soumises aux lobbyings locaux”.

Le texte final, qui devait être soumis aux organisations syndicales fin novembre, devrait finalement leur être adressé avant Noël. C’est ce qu’espère la FSU.

Sylvain Henry

La FSU se mobilise pour les fonctionnaires

“La fonction publique, une charge ? Non une chance !” Tel est le slogan de la campagne qu’a lancée la FSU le 4 décembre. Le syndicat distribue un questionnaire aux fonctionnaires pour “leur donner la parole”. “Nous avons besoin d’un message fort du gouvernement sur le rôle qu’il entend faire jouer à la fonction publique et aux services publics, relève la secrétaire générale du syndicat, Bernadette Groison. La concertation et les réunions bilans qui se sont succédé ces derniers mois doivent aujourd’hui laisser place à des décisions.” Le syndicat réclame, notamment, une revalorisation des salaires des fonctionnaires et l’abrogation de la journée de carence – non indemnisée en cas d’arrêt maladie – instaurée début 2012.

http://www.acteurspublics.com/2012/12/04/les-elus-locaux-prennent-la-main-sur-le-projet-de-decentralisation