Intervention de Jean Luc LE GUELLEC au nom de la FSU.

« Les ressources fiscales régionales, taxant désormais quasi exclusivement des variables assises sur des flux économiques (valeur ajoutée, consommation), seront particulièrement exposées aux aléas conjoncturels », ce juste constat fait par le rapport proposé par le président du conseil régional sur les orientations budgétaires renvoie à une situation qui n’a rien d’ordinaire. La multiplication des plans d’austérité qui se succèdent ne laisse aucun doute sur leurs effets : la contraction d’activité réduira les recettes fiscales, aggravant les déficits et l’endettement des Etats ce qui « justifiera » de nouveaux plans d’austérité. Sauf rupture avec cette logique, la prévision 2012 de croissance du PIB à 0,8% est trop optimiste, l’horizon est bien celui de la récession. Le projet d’OB signale, par ailleurs, le choc potentiellement déflationniste des difficultés du système bancaire et il est précisé que les bilans bancaires saturés d’obligations souveraines concentrent des inquiétudes réelles bien que, est-il écrit, « sans doute largement irraisonnées ». Malheureusement le risque d’une grave crise bancaire est plutôt largement sous évalué. l’examen des bilan de quelques grandes banques qui concentrent tous les risques est déjà inquiétant mais plus graves sont les opérations invisibles parce que hors bilan ainsi que les échanges de gré à gré faits sur des produits dérivés très toxiques comme les CDS, produits d’assurance sur les dettes publiques. La crise de liquidité est telle que les dépôts des banques européennes auprès de la BCE a atteint un sommet historique malgré les interventions coordonnées des six principales banques centrales faites la semaine dernière. Les précédentes interventions de ce type ont eu lieu trois jours après la faillite de Lehman Brothers, ce qui n’est pas un bon signe d’autant que cette fois ce n’est pas la BCE qui vole au secours de la FED mais la FED qui vient au secours des banques européennes. La contraction des crédits à l’économie est déjà perceptible et un nouveau crédit crunch » se profile. Nous sommes probablement au bord d’un basculement dont personne ne sait où il nous conduira si non à quelques nationalisations de banques comme en Allemagne avec celle de la Commerzbank dans les prochains jours.

Nous aurons sûrement un débat sur la nouvelle phase de la crise dans laquelle nous sommes et qui dépasse largement les mécanismes économiques évoqués ici. Vous avez compris que mes propos portaient sur les déterminants des recettes de la Région.

Concernant les dépenses, les orientations intègrent les différents schémas et contrats déjà arrêtés, a FSU a eu l’occasion de donner son point de vue, en particulier, sur le CPRDF. La FSU considère que la dynamique d’investissements doit être poursuivie. Rien ne serait pire que de céder aux sirènes des adeptes de l’austérité. La FSU rappelle sa proposition d’élaborer un plan pluriannuel de constructions de lycées pour répondre à la très forte croissance démographique de notre région.