« Habiter en Bretagne »  : un colloque syndical réussi et prometteur

Le 2 décembre pour son grand stage régional annuel, la FSU a réuni près d’une centaine de participant.es sur le Campus de la Harpe de l’Université de Rennes-2. Dans un contexte sanitaire de nouveau très incertain, la FSU est parvenue à maintenir une organisation « en présentiel » ouverte à tous dans le strict respect des règles sanitaires. Dans la suite du stage de Guitté consacré à la santé et à l’alimentation, cette journée de réflexion et de débats nous a permis de nous pencher sur les différentes dimensions de « l’habiter » dans notre région : accès au logement, mobilités, liens sociaux, accès aux services publics, loisirs, etc.

 

Les différentes interventions de la journée ont permis de mieux cerner certaines caractéristiques propres à notre région (répartition de l’habitat, part de logements individuels, part de propriétaires, etc.) tout en mettant ces caractéristiques en relation avec des problématiques plus générales (inégalités sociales, précarisation des jeunes, pression sur le foncier et artificialisation des sols, enjeux de santé, etc.). C’était notamment le sens de l’intervention finale de notre grand témoin, Guillaume Faburel, au terme des travaux de cette riche journée.

Vous trouverez sur cette page des documents qui ont accompagné différentes interventions. Il ne s’agit pas des actes du colloque. Au cours de l’hiver la FSU travaillera à une publication prolongeant cette journée de réflexions et de débats.

Habiter en Bretagne, d’inégalités régionales en solidarités territoriales par Florence Gourlay – La Bretagne est une région attractive qui attire de nouveaux habitants… mais comment y vit-on ? Et la région est-elle aussi hospitalière qu’attractive? L’intervention de Florence Gourlay a permis d’observer les dynamiques résidentielles régionales afin d’interroger nos modes d’habiter et l’aménagement des territoires en Bretagne. Elle a notamment mis l’accent sur le fait qu’habiter des territoires de vie de plus en plus élargis dans des logiques économiques très différenciées (Armor/Argoat, villes/espaces ruraux, métropoles/villes moyennes, espaces industriels/espaces touristiques,…) accentue les enjeux de mobilité, d’accessibilité, mais aussi l’enjeu démocratique et politique. A télécharger le document d’accompagnement de l’intervention.

Logement et inégalités sociales en Bretagne par Solene Gaudin – L’intervention de Solene Gaudin a montré que la Région Bretagne n’échappe pas à de fortes inégalités résidentielles (selon les territoires, l’âge, le statut résidentiel). Celles-ci sont autant de défis pour les acteurs publics : produire du logement abordable dans les métropoles et sur le littoral, appréhender la question des parcours résidentiels et du vieillissement, l’accès au logement des jeunes et des familles, la dévitalisation des centre-bourgs, la lutte contre le mal logement ou encore la maîtrise de l’étalement urbain. Tous ces thèmes font donc du logement une pierre angulaire de l’action politique et territoriale révélatrice des enjeux d’aménagement à l’échelle locale. La communication a mis en évidence les dynamiques à l’œuvre sur le marché de l’habitat à l’échelle régionale (répartition géographique, accès au logement, conditions et qualité de vie) mais aussi les effets des différentes politiques de logement sur  la régulation ou au contraire la reproduction, voire l’accentuation des inégalités sociales. A télécharger le document d’accompagnement de l’intervention.

La table-ronde consacrée à la question de l’égalité des territoires et aux enjeux des mutations en cours a réuni Stéphane Martin Directeur Régional de la Fondation Abbé Pierre, Honoré Puil Vice-Président à Rennes Métropole en charge du logement et de l’habitat, et le Collectif Droit à la ville de Douarnenez  

 

 

retrouvez ici les analyses du Collectif Droit à la ville de Douarnenez

A télécharger ici un état des lieux du mal logement dans le rapport 2018 de la Fondation Abbé Pierre Bretagne – La fondation Abbé Pierre vient de publier également un Cahier du mal logement des personnes sans papiers

 

L’intervention finale de notre grand témoin Guillaume Faburel, a d’emblée pris pied dans le débat politique en interrogeant les modèles de développement poursuivis depuis plus d’un demi-siècle. Au cours de cette intervention très offensive, Guillaume Faburel s’est penché sur l’idéologie de la métropolisation des territoires – une orientation politique jamais assumée comme telle mais surtout jamais mise en débat –  dont la finalité n’est que d’accélérer le mouvement capitaliste sur fond de logiques de concurrence de toutes contre toutes entre des métropoles qui se rêvent « villes-monde ».

Guillaume Faburel s’est appliqué à montrer le caractère insoutenable de ce modèle. Mais il a aussi proposé à l’assistance de débusquer les racines historiques de  ces « métropoles barbares »  pour proposer des scenarios de « déprise » de ce modèle. Une intervention très riche qui a provoqué un débat nourri avec la salle particulièrement stimulant pour la réflexion et pour l’action.